Rentrée culturelle / danse : L’embarras du choix
Scène

Rentrée culturelle / danse : L’embarras du choix

L’éclectisme de la programmation en danse témoigne d’une diversité d’approches propre à l’art du mouvement. Voici un survol non exhaustif des différentes propositions.

Des talents affirmés

Les spectacles sélectionnés dans l’encadré ci-contre ont sans doute moins besoin de présentation que d’autres pour attirer le grand public. Parmi les artistes d’envergure, l’Américaine Meg Stuart nous revient avec Do Animals Cry, un huis clos drôle et grinçant sur la famille. Avant elle, l’Usine C aura accueilli le cinéaste et compositeur belge Thierry De Mey pour un atelier-rencontre, des projections de films de danse et l’étonnant spectacle Light Music, oeuvre pour chef sans orchestre et nouvelles technologies. Dans Ulysse, nous et les sirènes, à la Cinquième Salle, Dominique Porte s’entoure de trois interprètes d’exception et de deux chanteuses (chant lyrique et jazz). Quant à la talentueuse danseuse Sarah Willams, elle profite d’une invitation de Danse-Cité pour s’offrir une création à eXcentris avec Marie Brassard, Martin Bélanger et Peter Chu. Rien de moins.

Audacieux et engagés

L’audace peut prendre toutes sortes de formes en danse contemporaine. Chez Susanna Hood, qui traite aussi des relations familiales dans sa nouvelle création, elle se traduit par une expression corporelle libre de tout tabou. Cette Torontoise intense et sensuelle est programmée au Théâtre La Chapelle, tout comme la provocante Virginie Brunelle, qui poursuit avec Foutrement ses variations sur le caractère sauvage et pitoyable de certains rapports sexuels et amoureux. Elle poursuit aussi son ascension fulgurante avec Tangente dans le cadre de la tournée des Bancs d’essai internationaux. À l’Agora, le Sino-Vancouvérois Wen Wei Wang révèle quant à lui un pan de son histoire en abordant l’éveil de la sexualité dans un pensionnat pour garçons en Chine, tandis que la New-Yorkaise engagée Gina Gibney ouvre de nouvelles perspectives sur le rôle des femmes dans View Partially Obstructed. Au Studio du Monument-National, la danseuse tétraplégique France Geoffroy entraîne les chorégraphes Estelle Clareton et K8 Alsterlund (b-girl renommée) dans l’aventure de la danse intégrée avec Oiseau de malheur. À Tangente, Caroline Dubois, jeune artiste refusant tout compromis, s’intéresse aux liens entre le territoire et l’identité en invitant clairement le spectateur à Ne pas se réduire à des expériences d’admiration.

Une jeunesse pleine de promesses

Tangente est le rendez-vous des amateurs de nouvelles tendances et de propositions originales. On ne se prendra certainement pas au sérieux dans Sublimation/Transformation de Katie Ward, qui a fondé The Choreographers avec Audrée Juteau et Peter Trotszmer. Cet humour propre à la nouvelle génération de créateurs anglophones devrait se retrouver dans Now I Got Worry, où Andrew Turner s’attaque au thème de la foi. Dans un tout autre style, on est curieux de voir comment se développe la poésie d’Emmanuelle Calvé, qui ajoute la voix et la marionnette à la danse et cherche à libérer l’inconscient de ses peurs dans Peau d’Or, sors de l’ombre! L’installation sculpturale de La Marche invisible à laquelle nous convie Annie Gagnon ne manque pas de nous intriguer. Et on a très hâte de replonger dans l’univers sensoriel de Séverine Lombardo, l’une des deux Soeurs Schmutt, qui affine le dialogue intime entre le corps et la lumière dans Petites Pièces de poche. Souvent présentés en soirée partagée, ces spectacles donneront l’occasion de découvrir aussi d’autres artistes prometteurs, souvent venus d’ailleurs.

En marge

Aline Apostolska reprend ses entretiens avec Emmanuel Jouthe, Hélène Blackburn et le soliste Hervé Courtain. À Tangente, les artistes ouvrent leurs laboratoires au public avec In Limbo, initiative de Lynda Gaudreau s’inscrivant dans la continuité de Clash, et l’événement politico-artistique chapeauté par Normand Marcy entre mars et avril. Aussi, Bust a Move, la plus importante compétition de danses de rue au Canada, tiendra sa septième édition en mai à la Tohu.

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À surveiller /

Filatures
Margie Gillis
Du 28 janvier au 6 février
À l’Agora de la danse

La Sylphide
Pierre Lacotte, Ballet de Guangzhou
Du 18 au 20 février
À la salle Wilfrid-Pelletier de la PdA

Boa Goa
Paula de Vasconcelos, Pigeons International
Du 5 au 20 mars
À la Cinquième Salle de la PdA

Bodies to Bodies III (Les Chemins de traverse – Metz)
Isabelle Van Grimde
Du 10 au 13 mars
À l’Agora de la danse

Soirée Kylian
Grands Ballets Canadiens de Montréal
Du 18 au 27 mars
Au Théâtre Maisonneuve de la PdA

El12
Myriam Allard et Eddy (El Moro) Graja, La Otra Orilla/Danse Danse
Du 31 mars au 17 avril
À la Cinquième Salle de la PdA

Breu et Parabelo
Rodrigo Pederneiras, Grupo Corpo/Danse Danse
Du 7 au 11 avril
Au Théâtre Maisonneuve de la PdA

Dis/(sol/ve)r
Christopher House, Toronto Dance Theatre/Danse Danse
Du 6 au 18 mai
Au Centre Pierre-Péladeau

Minus One
Ohad Naharin, Grands Ballets Canadiens de Montréal
Du 6 au 18 mai
Au Théâtre Maisonneuve de la PdA

Nouveau solo
Dave St-Pierre
Du 31 mai au 6 juin
À Tangente