Rentrée culturelle / théâtre : Chaud devant
Scène

Rentrée culturelle / théâtre : Chaud devant

L’hiver théâtral à Montréal sera assurément plus chaud que l’automne, alors que débarquent sur nos scènes des spectacles très attendus. Nos choix.

Festivals

Dès que janvier arrive, on commence à frétiller d’impatience en attendant la saison des festivals, en avril et mai. Rien d’annoncé encore du côté du Festival TransAmériques, mais il y a de fortes chances qu’on y vive nos plus grands chocs de la saison. Pour se sustenter d’ici là, il y aura Temps d’images et le Festival du Jamais Lu, dont je vous invite à consulter les programmations. On ne chômera tout de même pas en février et en mars: tous les théâtres montréalais rivalisent de propositions pendant les grands froids.

Spectacles anniversaires

Notre attention se porte d’abord sur Sextett, production anniversaire de l’Espace Go, qui fait la une de cette semaine. Le théâtre du boulevard Saint-Laurent n’est toutefois pas le seul à célébrer en janvier. Au Théâtre La Chapelle, le metteur en scène Christian Lapointe fête les 10 ans du Théâtre Péril avec son nouveau spectacle, Limbes, qu’on attend de pied ferme. S’y croiseront les différentes esthétiques travaillées par Lapointe depuis ses débuts, du théâtre orientalisant aux accents nô jusqu’aux influences performatives, en passant par l’épure et le symbolisme. Le remarquable metteur en scène y retrouve aussi un auteur fétiche, l’Irlandais William Butler Yeats. Événementiel, tout ça. Sans compter que Lapointe sera de retour en avril au Théâtre d’Aujourd’hui avec Trans(e), une pièce de son cru qui traite de transsexualisme.

Lepage et Lipsynch

Plus tard, le Théâtre Denise-Pelletier nous ramène Lipsynch, fresque de Robert Lepage qui a sans doute beaucoup changé depuis la première mouture vue il y a deux ans. À l’époque, les transitions n’y étaient pas encore achevées et le propos manquait un peu de substance, mais on pouvait déjà mesurer le grand potentiel de cet enchevêtrement de fables sur la voix humaine et de personnages réunis par le hasard et les coïncidences. Lepage y met à l’oeuvre son théâtre d’images et de technologies dans la perspective cinématographique qu’on lui connaît, en réservant une place de choix à la musique. Un spectacle porté par une solide distribution internationale.

Porc-épic au PàP

Cette année, le Théâtre PàP a choisi de faire entendre les voix nouvelles de jeunes auteurs qui ont le vent dans les voiles. Après Rouge gueule d’Étienne Lepage (dont une autre pièce, Kick, prend l’affiche des Écuries en mars), la compagnie nous propose Porc-épic, une pièce de David Paquet. Personnages en mal d’amour, relations sociales en dents de scie et répliques assassines sont autant de motifs parsemant le texte de Paquet, qui s’annonce à la fois violent et lyrique, du moins si l’on en croit les critiques belges qui ont vu la version scénique de la compagnie ZUT à Bruxelles. Chez nous, la mise en scène est signée Patrice Dubois.

Melquiot et Camus à La Chapelle

À La Chapelle, où pourtant règnent souvent les formes interdisciplinaires et le rejet du texte dramatique conventionnel, on aura droit à de grands auteurs. En mars, Marie-Josée Gauthier et Denis Lavalou proposent C’est ainsi mon amour que j’appris ma blessure, de Fabrice Melquiot. Le mois suivant, Marc Beaupré s’attaque à Camus en revisitant Caligula à sa manière, sans trop de sagesse, semble-t-il. Emmanuel Schwartz y tiendra le rôle-titre.

Théâtre musical

De grosses productions musicales attireront les foules et feront jaser les curieux. Mis en scène par Serge Denoncourt, Le Blues d’la métropole reprend le principe de célèbres comédies musicales comme Mamma Mia!, où les chansons d’un groupe culte servent de matériau de base à une fiction. Beau Dommage y trouvera un nouveau souffle. Au Théâtre d’Aujourd’hui, Belles-Soeurs adopte le procédé contraire en tordant la légendaire pièce de Michel Tremblay pour en extraire des chansons. Une collaboration qu’on espère fructueuse entre René Richard Cyr et Daniel Bélanger.

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À surveiller /

La Liste
Jennifer Tremblay/Marie-Thérèse Fortin
Jusqu’au 6 février
Au Théâtre d’Aujourd’hui

YEL, Yaacobi et Leidental
Hanokh Levin/Claude Lemieux
Du 19 janvier au 13 février
Au Théâtre Prospero

Une musique inquiétante
Jon Marans/Martin Faucher
Du 26 janvier au 27 février
Au Théâtre du Rideau Vert

Une fête pour Boris
Thomas Bernhard/Denis Marleau
Du 4 au 20 février
À l’Usine C

Jerk
Gisèle Vienne/Dennis Cooper/Jonathan Capdevielle
Du 16 au 20 février
Au Théâtre La Chapelle

Les Essais
Montaigne/Michel Tanner/Jacques Laroche
Du 16 février au 6 mars
Au Théâtre d’Aujourd’hui

Silence radio
Collectif/Geoffrey Gaquère
Du 18 février au 6 mars
À l’Espace Libre

Les États-Unis vus par…
Collectif/Luce Pelletier
Du 23 février au 13 mars
Au Théâtre Prospero

Huis clos
Jean-Paul Sartre/Lorraine Pintal
Du 9 mars au 3 avril
Au Théâtre du Nouveau Monde

Douleur exquise
Sophie Calle/Brigitte Haentjens
Du 12 avril au 15 mai
Au Théâtre de Quat’Sous