Rentrée culturelle / théâtre : Prêts? Partez!

Ouvrez les yeux et l’esprit: histoire, politique, fantaisie et ombre se côtoient; classiques, nombreuses créations et textes contemporains se bousculent. Déjà cette quinzaine, cinq spectacles prennent l’affiche, dont plusieurs semblent très prometteurs: détails dans nos pages.

En février, à Premier Acte, l’intrigante création des Écornifleuses, Barbe Bleue et la maison dans la forêt s’est allumée, nous invite à entrer dans la demeure du célèbre et terrible personnage: devant nos yeux, les festivités offertes par le maître des lieux, sept fois veuf… S’y abandonnent la belle à séduire et ses amis; y participent les spectateurs, enivrés eux aussi des plaisirs de la fête. Jusqu’à ce que l’horreur surgisse. Puisant aux sources du conte, les Écornifleuses livrent ici, après Cinq filles avec la même robe, leur deuxième spectacle, que met en scène Olivier Lépine.

En mars, un spectacle à saveur politique, Octobre 70, adapté du texte de Pierre Falardeau, malheureusement disparu avant de pouvoir assister à la première, et mis en scène par Martin Genest. Production du Théâtre Blanc, la pièce relate, comme le faisait le film de Falardeau, certains événements de la crise d’Octobre, se concentrant sur les circonstances entourant l’enlèvement et le décès de Pierre Laporte. Pour mettre en scène ce huis clos entre cinq hommes, une scénographie représentant la maison où se terrent et s’interrogent, pendant une semaine, les ravisseurs et leur victime.

Peu après, l’incontournable Caligula, oeuvre magnifique du grand Albert Camus, auteur joué pour la première fois au Trident. Présentant la transformation aussi soudaine que radicale du jeune empereur Caligula, à la suite de la mort de sa maîtresse, la pièce frappe par les questions qu’elle pose à travers la détresse froide et l’étrange détermination de son personnage. Pour présenter cette parole, Gill Champagne, dont on attend toujours avec intérêt les mises en scène énergiques et les choix esthétiques singuliers. Dans le rôle de Caligula: Christian Michaud, qu’accompagne notamment Ansie St-Martin.

En avril, à la Bordée, petite visite chez Molière avec L’École des femmes. Retrouver cet auteur est toujours un grand plaisir, encore plus lorsqu’on sait que Jacques Leblanc et Laurie-Ève Gagnon y camperont le couple désassorti d’Arnolphe, barbon jaloux, antipathique mais pourtant souffrant, et d’Agnès, charmante, naïve, aspirant sans le savoir à la liberté. Jean-Philippe Joubert signe la mise en scène.

Et en vrac: La Robe de Gulnara, en mars, texte d’Isabelle Hubert, auteure de Québec, sur l’entraide et l’humanité; Cabaret Gainsbourg, en avril, marquant le retour des marionnettes de Pupulus Mordicus qui – avouons-le – commençaient à nous manquer; Trans(e), du Théâtre Péril, le plus récent texte de Christian Lapointe, qui clôt son Cycle théâtre de la disparition; et, près de 40 ans après sa présentation au Trident, la mythique Charbonneau et le chef. Enfin, en mai, le Carrefour revient!

À glace, à roulettes: c’est certain, ça prendra des patins!

À SURVEILLER /

Jusqu’au 6 février: La Reine Margot, Bordée
19 janvier au 6 février: Route, Premier Acte
19 janvier au 13 février: Henri IV, Trident
9 février au 6 mars: Insomnie, Périscope
16 février au 6 mars: Barbe Bleue et la maison dans la forêt s’est allumée, Premier Acte
2 au 20 mars: Octobre 70, Caserne Dalhousie
2 au 27 mars: La Robe de Gulnara, Bordée
9 mars au 3 avril: Caligula, Trident
16 mars au 3 avril: À la défense des moustiques albinos, Périscope
16 mars au 3 avril: Bang!?, Premier Acte
6 au 10 avril: Simon a toujours aimé danser, Premier Acte
6 avril au 1er mai: L’École des femmes, Bordée
13 avril au 1er mai: Cabaret Gainsbourg, Périscope
20 avril au 1er mai: Trans(e), Premier Acte
20 avril au 15 mai: Charbonneau et le chef, Trident
25 mai au 12 juin: Carrefour international de théâtre