Jean-Michel Anctil : Sans contrefaçon
Scène

Jean-Michel Anctil : Sans contrefaçon

Après avoir fait ses adieux à la scène, Jean-Michel Anctil fait volte-face avec le spectacle Tel quel, un solo présenté en première montréalaise au Centre Bell.

Contrairement à ce qu’on aurait pu être porté à croire, la porte de la scène était définitivement close pour Jean-Michel Anctil, tel qu’il l’avait annoncé en 2003. Après avoir présenté son spectacle Rumeurs 734 fois en quatre ans, l’humoriste a abdiqué: épuisé à outrance, il était temps de passer à un autre appel. L’animation à la radio, le jeu au petit écran et au théâtre, ses participations comme humoriste à différents projets occupent alors son agenda. Puis, les messagers passent: Yvon Deschamps et sa propre fille lui rappellent que la scène restera toujours ce qu’il fait de mieux.

Or, "quelque chose de brisé" en lui – qui le titille rudement lors de la tournée Rock Détente avec Marina Orsini – le pousse vers un cabinet de psychothérapeute. Cette démarche le mènera finalement à rouvrir cette précieuse porte… "Un malaise m’habitait sur la scène et je ne comprenais pas ce qui m’empêchait d’avoir le même plaisir qu’avant. La rencontre avec ma psychothérapeute a été profitable; elle a ouvert la valve à création avec un flot continu et de la motivation pour ce spectacle-ci."

S’il parle ouvertement de ce dur processus en entrevue, c’est qu’il l’aborde sans fard dans son nouveau spectacle Tel quel. "Dans les numéros de stand up, je raconte ce que j’ai fait pendant cette période d’arrêt et pourquoi je DOIS être sur une scène." En plus de proposer de nouveaux personnages – dont celui d’un clochard qui lui permet de traiter de l’itinérance -, Anctil ramène ses personnages fétiches: Priscilla, Râteau et le misogyne reviennent le visiter.

Le dénominateur commun à tout cela? Autant l’humoriste que ses colorés alter ego se montrent "tels quels". Et comment est le principal intéressé au juste? "Comme un gars qui aime improviser, qui aime être proche du monde, qui est plus à l’aise sur scène que nulle part ailleurs. Je donne mon tout sur scène, mais dans la vie, je ne suis pas toujours "en spectacle". Je ne me déguise pas, je ne prends pas le plancher pour nécessairement faire rire. Mais sur scène, je m’en donne à coeur joie".