Disparitions : Satie chez le boucher
Scène

Disparitions : Satie chez le boucher

Dans Disparitions, de Sarah Berthiaume, l’absence a une odeur de sang. Une lecture publique du Double Signe, sur des airs de Satie.

Mis en lecture une première fois l’an dernier dans le cadre de la Semaine de la dramaturgie, Disparitions, un texte de Sarah Berthiaume, se fera à nouveau entendre, mais cette fois, dans le cadre des Petits Dimanches matin de lecture publique du Double Signe. Dramatique déjeuner.

L’auteure, également comédienne, s’est vu confier le personnage principal de sa pièce par le metteur en scène, André Gélineau. "J’ai souvent lu mes textes en faisant tous les personnages, mais en lire un seul, c’est une première, explique Berthiaume. C’est l’fun parce que c’est celui dans lequel je me projetais." Patrick Quintal, Érick Tremblay et Véronique Laroche sont les autres comédiens-lecteurs.

POLAR MÉLANCOLIQUE

Disparitions, c’est l’histoire de Jeanne (Berthiaume). Elle habite avec son chum Étienne (Tremblay), un pianiste, juste au-dessus de la boucherie où elle travaille. "Un jour, Étienne disparaît. L’appartement est tout petit, et Jeanne reste avec le gros piano à queue au milieu du salon", précise l’auteure. La pièce débute alors qu’elle appelle la police, qui lui envoie un agent prénommé Bernard (Quintal). "Il "tilte" un peu, car Jeanne ressemble à sa fille, disparue 15 ans plus tôt. Une étrange relation va se développer entre les deux." Il y a aussi Alice (Laroche), la soeur de Jeanne, qui vient l’aider à vivre cette épreuve. "C’est une fille un peu flyée, new age, qui tripe sur l’interprétation des rêves."

Différents flashbacks raconteront les derniers jours de la relation entre Jeanne et Étienne. "La pièce a un côté suspense, polar… Jeanne a souvent les mains couvertes de sang parce qu’elle travaille à la boucherie. Ça amène quelque chose de louche." Pour faire contrepoids à toute cette hémoglobine, le texte de Berthiaume nous fait plonger dans l’onirisme et la musique d’Erik Satie. "J’ai voulu écrire la pièce comme si c’était une oeuvre de Satie: très mélancolique, mais également dissonante, décalée. C’est un texte avec beaucoup de silence. Ça porte sur les sentiments liés à l’absence… C’est étrange que quelqu’un puisse disparaître de nos vies du jour au lendemain."

Écrite à la suite d’une rupture, cette pièce aborde également la disparition du sentiment amoureux. "La peine d’amour a seulement été la bougie d’allumage; ce n’est pas une pièce qui en relate les détails. En fait, c’est devenu un objet très détaché de tout ça. C’est bien de faire du bon avec du mauvais."

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Les lectures publiques, les polars, Erik Satie