Psy : Thérapie de groupe
Scène

Psy : Thérapie de groupe

Les 7 doigts de la main dévoilent Psy, un quatrième spectacle qui manque de poésie et d’originalité.

Les 7 doigts de la main donnent depuis 2002 dans le cirque à échelle humaine. Leurs spectacles sont d’appréciables contrepoints aux productions à grand déploiement qui laissent souvent peu de place à l’imagination. Avec Loft, Traces et La Vie, la compagnie québécoise, maintenant d’envergure internationale, a démontré qu’il était possible de greffer les arts du cirque à une trame narrative sans que l’exercice soit tape-à-l’oeil ou fastidieux. Mieux encore, elle a prouvé que le talent et l’inventivité pouvaient suffire à provoquer l’enchantement.

Avec Psy, par contre, ce n’est pas tout à fait le cas. Si le nouveau-né des 7 doigts de la main présente d’indéniables airs de famille, il n’est pas aussi convaincant que ses prédécesseurs. Sans être dépourvu de qualités, le spectacle mis en scène, scénarisé et chorégraphié par Shana Carroll laisse voir ses ficelles, manque de rythme et se contente souvent de clichés.

Livrée sur une scène à l’italienne, la représentation est une suite de consultations psychothérapeutiques, une illustration souvent primaire des mille et une névroses emblématiques de notre époque: insomnie, hypocondrie, agoraphobie, paranoïa et autres troubles obsessionnels, compulsifs, maniacodépressifs ou explosifs intermittents. Un sujet de taille qui ne s’incarne malheureusement que par des lieux communs et des idées préconçues. On peut rigoler de tout, même de la maladie mentale, mais encore faut-il le faire avec créativité.

Victimes d’un procédé ostentatoire et redondant, plusieurs tableaux ne semblent avoir pour fonction que de caser une discipline: main à main, trapèze, mât chinois, planche sautoir, équilibre, corde lisse, couteaux… C’est lorsqu’ils travaillent en groupe que les 11 artistes au savoir-faire indéniable – et souvent même impressionnant – servent le mieux le spectacle.

Les trop rares tableaux d’ensemble sont de loin les plus efficaces. S’y amalgament la danse, la jonglerie et divers exercices d’abandon à l’autre, mais aussi la musique et les projections vidéo. Ces moments donnent des raisons d’espérer que le spectacle, encore jeune, finisse par prendre du galon et rendre davantage justice à la complexité de la psyché humaine.