Caligula : Le vertige
Caligula, d’Albert Camus, présente un jeune empereur qui, après la mort de sa bien-aimée, tente de plier le monde à sa volonté, faisant dès lors régner cruauté et arbitraire. Par ses choix esthétiques, Gill Champagne fait de cette pièce une tragédie humaine et politique de toutes les époques et de partout, et par le travail sur le mouvement, l’énergie ou la retenue dans le jeu, transmet la souffrance de l’un, la terreur sourde des autres. La puissance du texte est également servie par la musique, pulsation du mal, et par l’interprétation remarquable, dont celle de Christian Michaud, excellent dans un rôle complexe dont il livre toutes les nuances, de la détresse à la fantaisie morbide, en passant par l’angoisse et la froideur. Un grand spectacle.