Moeurs en série 2.0 : Brève scène 2010-03-18
Entre cabaret coloré et fable grotesque, la pièce de Sébastien Guindon marque la première incursion de la compagnie Orbite Gauche dans l’univers du clown bouffon, à la manière de Jacques Lecoq. Pour parodier la sexualité à l’ère du Web 2.0, les clowns dirigés par Normand Lafleur empruntent des traits d’animaux aux pulsions affichées. Lapin ou chatte, babouin ou petit oiseau, la galerie de personnages se met au service d’une histoire d’amour virtuel et de grand-mère concupiscente, sur fond de tournage de film porno et d’enfilade de chansons kitsch. Mais la fable de Moeurs en série 2.0, légère et anecdotique malgré tout, est plus parasitaire que signifiante, et ne sert finalement que de prétexte à enchaîner les numéros, même si l’auteur s’est démené à essayer d’allonger les scènes, densifier les enjeux et pimenter les répliques. Le fond et la forme, ici, ne communiquent pas pleinement.