Schème Danse : Fougue sentimentale
La semaine dernière, Schème Danse partageait sa récente création avec le public régional. Retour sur ce spectacle fougueux.
Interdit de s’embrasser, c’est la beauté touchante des rapports que les cinq danseurs tissent entre eux par leurs gestes. Ils s’opposent, se posent le coeur l’un dans l’autre, se repoussent et se possèdent dans l’enchaînement de plusieurs tableaux. Les suites de mouvements rayonnent tantôt de fragilité, tantôt de frénésie, toujours de passion, déployant une jeunesse frondeuse. Le chorégraphe Georges-Nicolas Tremblay fut inspiré par la vie de tous les jours et par son amour sans élitisme de l’expression du corps. Des références modernes apparaissent, par exemple lorsqu’une danseuse intègre le geste de chanter dans un micro imaginaire ou fait du lip-sync devant la scène, alors que les autres dansent derrière elle. Mû par un désir d’évoquer différents degrés d’intimité en relation avec les artifices humains, Tremblay utilise des accessoires comme des masques, des perruques et des vêtements extravagants. Une chemise quitte un torse pour, devenue cagoule, se retrouver autour d’une tête.
Opposant artifice et authenticité, l’ensemble offre une saveur baroque, un peu chaotique, qui peut agacer le spectateur. Les extraits musicaux surgissent du répertoire classique autant que contemporain. À quelques reprises, des contresens apparaissent lorsque mélodie et danse ne passent pas le même message, créant de nouvelles couches de beauté. La musique, qui s’interrompt souvent pour laisser respirer le silence, nous plonge dans l’intimité du souffle des danseurs, du mouvement des corps, du bonheur de la danse.
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