Serge Denoncourt : La Vie, la vie
Serge Denoncourt signe la mise en scène du Blues d’la métropole, une comédie musicale inspirée des chansons de Beau Dommage et produite par le Groupe Gillett. Entrevue.
Philippe Couture
Voir: Le Blues d’la métropole semble reprendre le modèle de comédies musicales américaines célèbres comme Mamma Mia!, dans laquelle les chansons d’un groupe culte servent de matériau de base à une fiction. Êtes-vous à l’aise avec cette comparaison?
Serge Denoncourt: "Il ne faut surtout pas présenter ça comme ça. Oui, Le Blues d’la métropole est un vrai musical dans lequel une histoire est racontée, avec des dialogues, des chansons et de la danse. Mais j’ai du mal avec les modèles français ou américains; je crois qu’on fait vraiment cette fois quelque chose de purement québécois. C’est de la musique folk, et puis on a éliminé tout ce qui est inutilement spectaculaire et n’est pas au service du récit."
En entrevue avec Voir la semaine dernière, les comédiennes de Belles-Soeurs se réjouissaient que le Québec soit enfin arrivé à créer des comédies musicales à partir de ses propres mythes. Vous faites le même constat?
"Exactement. Je suis ravi qu’on puisse enfin mettre en musique nos propres histoires. Tout à coup, on sent qu’on n’a plus besoin de raconter l’Arabie ou l’Espagne d’une autre époque. Le Blues d’la métropole, honnêtement, ça ressemble plus à la télésérie La Vie, la vie qu’à Mamma Mia!"
Le livret est signé Louisa Déry et Michèle Grondin, qui oeuvrent surtout dans la production vidéo. Comment se sont-elles retrouvées dans les souliers d’auteures?
"C’est intéressant, cette histoire. Louisa et Michèle n’ont jamais prétendu pouvoir écrire le livret. Elles ont d’abord été chargées de choisir les chansons, puis, peu à peu elles ont créé un premier personnage, puis un deuxième, en s’inspirant directement des paroles de Beau Dommage. À la fin de cet exercice-là, le livret était prêt, et c’était bon."
En quoi ces chansons sont-elles une matière théâtrale vive?
"Les chansons de Beau Dommage sont remplies d’histoires d’amour et d’énergie de jeunesse. On raconte donc l’histoire d’un garçon un peu nerd, qui rencontre un jour une Ginette, qui "met de la brume dans ses lunettes", et on suit en parallèle son groupe d’amis, entre celle qui va "faire tourner des ballons sur son nez" à Hollywood et ceux qui se torturent dans des histoires de triangle amoureux. Tout est déjà dans les chansons, on n’invente rien."