Silences gênés, rires jaunes: tandis que Guy Nantel dévale le versant peu fréquenté de l’humour politisé, on pense à Yvon Deschamps. Pas pour la livraison, mais plutôt pour l’ambiguïté d’un propos qui surfe à un tel point sur la provocation que le public semble parfois sonné, peu habitué qu’il est d’être poussé ainsi jusque dans ses derniers retranchements. Une sorte de spectacle dans le spectacle qui, si on exclut le segment sur les aléas du couple moderne (pitié!), quelques contorsions factuelles et une finale qui rompt avec un cynisme décapant jusque-là parfaitement incarné, se révèle le one man show d’humour social qu’on n’osait plus espérer.