Écrit par le Canadien Mansel Robinson et produit par le Théâtre du Nouvel-Ontario, Slague raconte l’accident tragique qui fait perdre à un mineur éreinté son fils et l’usage de ses jambes. Mais c’est surtout l’histoire d’un homme brisé et alcoolique qui trouve l’énergie de se battre contre un système dans lequel les laissés-pour-compte comme lui voient leurs horizons sans cesse obscurcis. Mots crus, lumière sombre et jeu direct s’allient pour ancrer la mise en scène de Geneviève Pineault dans une vision sans artifices de l’humanité. Dans cet univers, la beauté n’est pas clinquante, la parole est abrupte, la force est tranquille et les rôles sociaux sont immuables comme s’ils étaient taillés dans le béton massif. Jean Marc Dalpé, également traducteur du texte, est d’une vérité percutante, jamais tenté d’exagérer le trait ni porté à embellir ou magnifier le personnage. Un exercice d’humilité. En tournée à Montréal et dans les environs jusqu’au 28 avril.