La Bonne Âme du Sétchouan : Brève scène 2010-04-15
Le théâtre de Brecht vieillit-il mal? Question récurrente, que l’on se pose à nouveau devant cette Bonne Âme du Sétchouan mise en scène à la bonne franquette par Anne Maude Fleury et les Productions Artemage. Certes, les failles du capitalisme mises en lumière par Brecht se doivent toujours d’être racontées, et Shen Té, cette bonne âme forcée d’enfiler les habits du méchant pour tirer son épingle du jeu, nage dans un univers d’inégalités sociales qui ressemble à s’y méprendre à l’ici et maintenant. Mais les moyens brechtiens, distanciation, apartés et chansons, n’ont plus l’impact d’antan s’ils ne sont pas réinventés ou réinvestis. Ici, malgré la traduction québécoise de Gilbert Turp et le souffle traditionnel des chansons, l’oeuvre nous apparaît plus didactique et surannée qu’actuelle et nécessaire. Beaucoup d’énergie, toutefois, dans ce spectacle à très petit budget pour 17 acteurs, malgré les inégalités de jeu et l’aspect bric-à-brac de l’ensemble.