Christopher House : Pivots et charnières
Scène

Christopher House : Pivots et charnières

La pièce Dis/(sol/ve)r marque un tournant dans le travail de l’inventif directeur artistique du Toronto Dance Theatre, Christopher House. Les Montréalais découvrent le spectacle grâce à Danse Danse.

Le spectacle du Toronto Dance Theatre, une pièce pour neuf danseurs créée en 2008 à l’occasion des 40 ans de la compagnie, ressemble peu à ce à quoi nous a habitués son directeur artistique, Christopher House. "Mon approche de l’espace et la façon dont j’ai chorégraphié les transitions de la pièce sont différentes de ce que j’ai fait précédemment. Les danseurs se sont beaucoup investis dans l’élaboration du matériel puisqu’il est très personnel. Une autre première pour moi a été de faire appel à un dramaturge pour ce spectacle. Cette collaboration avec le Belge Guy Cools a été une expérience très stimulante."

Pour décrire la pièce ludique et truffée de paradoxes qui en a résulté, House parle d’amants en fusion, de joie, de réconfort, et d’ascension, mais aussi de cruauté et de chute. Il explique: "Pour moi, Dis/(sol/ve)r traite de la façon dont les gens entrent et sortent de nos vies continuellement, dont des relations qui nous semblent importantes peuvent dépérir à cause de la distance et vice versa. Comme des amoureux fusionnels qui apparaissent et disparaissent." Du reste, House convient que la pièce est en grande partie inspirée des "beautiful human beings" que sont ses danseurs. "Je guide continuellement mes danseurs vers l’honnêteté et l’authenticité. Je les encourage à être aussi spontanés que possible, à l’écoute les uns des autres et conscients de l’espace scénique à tout moment."

Campés dans un décor léché (signé Cheryl Lalonde) et vêtus de tenues soignées (Philip Sparks), des grappes de danseurs évoluent dans une boîte de nuit à la mode, affichant un air à la fois impatient et gonflé d’assurance. Les transitions de fusion et de dissolution du titre trouvent aussi écho dans la trame originale au caractère gothique du compositeur Phil Strong, qui a fait usage d’instruments aussi riches que singuliers: le nyckelharpa, l’harmonium et l’orgue de Barbarie. "Nous avons collaboré à maintes reprises, raconte House. Strong est un collaborateur dévoué qui s’ouvre à mes propositions pour ensuite se tourner et créer quelque chose de renversant!"