Sarah Williams : En trois temps
Scène

Sarah Williams : En trois temps

Invitée du volet Traces-Interprètes de la compagnie Danse-Cité, Sarah Williams présente Ici est toujours ailleurs, trois solos créés par Marie Brassard, Martin Bélanger et Peter Chu.

Sous la supervision d’Édouard Lock ou George Stamos, en passant par Robert Lepage, Jean-Pierre Perreault, Louise Bédard ou Martin Faucher, Sarah Williams a déjà largement exposé les multiples facettes de son talent. Elle a d’ailleurs elle-même signé six créations avec la compositrice-interprète Jackie Gallant, auteure des bandes sonores du programme triple intitulé Ici est toujours ailleurs. L’idée au coeur du spectacle est celle de la solitude, que trois créateurs ont déclinée à leur manière dans des pièces d’une vingtaine de minutes: L’Absence, de Marie Brassard, Experiment, de Martin Bélanger et Nothing Sticks, de Peter Chu.

"J’ai choisi Marie parce que j’aime son travail et la façon dont elle enchaîne les idées, indique Williams. Venant du théâtre, elle pouvait m’amener dans de nouveaux territoires, ce qui m’effrayait et me stimulait à la fois. Il y a aussi, dans le travail de Peter et Martin, des choses que j’avais envie d’apprendre: Peter bouge de manière incroyable et Martin a une façon particulière de mixer la danse et le théâtre, et d’introduire le quotidien dans la performance."

Très dansée, la pièce de Brassard met en scène des séquences choisies des improvisations auxquelles l’interprète s’est livrée entre des discussions soutenues autour du sujet. Elle ne fait appel ni au texte ni à la voix, contrairement à celles des deux hommes, qui intègrent également de l’image. Bélanger a, lui aussi, structuré son travail à partir d’improvisations qu’il a dirigées de manière très précise. Gallant y joue sa musique en direct. Quant à Chu, il a créé les mouvements en trois jours de travail intensif en studio et a élaboré le concept en étroite collaboration avec Williams.

"Les trois pièces sont très différentes, mais elles ont certaines similarités comme, parfois, l’origine du mouvement ou les états et atmosphères qui sont créés, affirme la danseuse de 48 ans. Je n’avais pas d’autres objectifs que d’apprendre et d’aller dans différentes directions. C’est ce qui s’est passé et malgré les différences, j’ai l’impression que ça donne une soirée cohérente. Mais je suis dedans, c’est donc subjectif."

Au moment de parfaire le tout, elle compte sur les éclairages de Ramus Sylvest et les vidéos de Danya McLeod pour renforcer cette cohésion. Du côté du public, on est très impatient de voir le résultat.