La Trappe : En noir et blanc
Scène

La Trappe : En noir et blanc

Gilles Provost amène au Théâtre de l’Île meurtre, intrigue et suspense avec La Trappe, succès au théâtre d’Agatha Christie.

Jouée dans le West End de Londres depuis sa création en 1952, La Trappe est la version française (traduite par René-Daniel Dubois) de The Mousetrap d’Agatha Christie. Il s’agit de la pièce la plus jouée au monde dans un même théâtre depuis son ouverture. L’ancien directeur du Théâtre de l’Île Gilles Provost s’attaque à ce classique du théâtre anglo-saxon pour une seconde fois, lui qui l’avait dirigé au début des années 80.

L’histoire se déroule dans le Londres des années 50, alors qu’une terrible tempête de neige vient de frapper la capitale. Des étrangers se retrouvent captifs dans le nouvel hôtel d’un jeune couple. Un meurtrier se cache au sein du groupe; il pourrait s’agir de n’importe lequel d’entre eux.

Pour sa seconde mise en scène de ce huis clos, Gilles Provost tenait absolument à rester fidèle à la pièce et à son époque. "Quand Agatha Christie a écrit The Mousetrap, elle a donné les droits à son petit-fils, qui les a vendus pour le cinéma. Or, une clause stipulait qu’aucun film ne pouvait être réalisé tant que la pièce était encore jouée à Londres. Je me suis alors dit que si la pièce avait connu un succès normal de sept ou huit ans, le film aurait sûrement été fait en noir et blanc. J’ai donc voulu recréer cette atmosphère", énonce-t-il.

Adapter la pièce policière au goût du jour était impensable pour le metteur en scène, qui l’a plutôt montée "comme la télévision et le cinéma de l’époque", avec des décors en noir et blanc. "En 2010, quelqu’un aurait eu un téléphone cellulaire, un ordinateur, quelque chose! Les personnages n’auraient pas été pris dans l’hôtel à cause d’une tempête…"

Huit comédiens du volet communautaire ont été choisis pour mener à bien cette pièce qui effleure les thèmes de l’homosexualité, du traumatisme, du mauvais jugement et de la domination dans le couple – tous encore d’actualité, selon l’ancien directeur. "Les personnages sont tous très différents et intemporels", ajoute-t-il.

Même s’il est retraité de la direction du Théâtre de l’Île depuis deux ans, Gilles Provost ne chôme pas pour autant. Depuis 2008, il a dirigé des productions régionales, joué dans plusieurs pièces, en plus d’assister à 110 représentations théâtrales en une seule année… Et il ne compte pas s’arrêter là. "J’ai l’impression d’être au sommet de ma forme… Pourquoi m’arrêter complètement? De toute manière, j’ai trop de projets dans la tête pour ne pas les réaliser." Infatigable? "Je n’irais peut-être pas jouer un match de hockey, mais tant que je pourrai faire du théâtre, je ne m’arrêterai pas", promet-il.