André Robitaille pour Scandale! : Caucus de cocus
Scène

André Robitaille pour Scandale! : Caucus de cocus

Scandale!, une pièce de Ray Cooney, propose un cocktail de moeurs et de politique, avec André Robitaille dans l’oeil de cette tornade de rires.

On connaît bien André Robitaille pour ses qualités d’animateur, mais heureusement pour lui, cela ne porte pas ombrage à sa carrière de comédien, qui n’a jamais vraiment connu d’années de vaches maigres. D’ailleurs, les vaches de 2010 sont bien grasses pour celui qu’on peut voir présentement au cinéma dans L’Enfant prodige, et au théâtre tout au long de l’été avec Scandale! "Très content que l’acteur soit encore bien vivant parce que pour moi, c’est important, nous confie-t-il. Ça double l’agenda, c’est du travail et c’est parfois exigeant pour ma blonde, ma famille, mais tout mon monde sait que j’en ai besoin."

Autre besoin à la fois essentiel et estival: du théâtre qui mise sur la franche rigolade. À ce sujet, Scandale!, une pièce de Ray Cooney, s’annonce comme un généreux fournisseur. "Cooney, c’est le plus Feydeau des Britanniques. Il a toujours fait dans ce style de textes, où on cache la maîtresse parce que l’épouse arrive." Nous sommes donc en présence d’un vaudeville qui s’assume, avec de nombreux embranchements, ce qui rend le scénario de Scandale! joyeusement alambiqué. "C’est très difficile à résumer, confirme Robitaille. C’est l’histoire d’un ministre, que je joue, qui est le ministre de la Famille en plus. Il trompe sa femme [Martine Franck] avec une maîtresse [Violette Chauveau], il a des problèmes avec l’Assemblée nationale et avec son chef de cabinet, qui est joué par Marcel Leboeuf. Ajoute à ça un cadavre et ça donne un scénario vraiment plein de menteries et de cachettes…" En tout, ils sont neuf comédiens dans ce merveilleux pétrin qui se déroule dans un chic hôtel de Québec. "C’est une formule classique, mais que je n’ai jamais jouée, et je suis très content de le faire avec Normand Chouinard. C’est le meilleur metteur en scène pour ça."

Robitaille n’a que de bons mots quant au travail de son voisin (les deux possèdent une résidence à Saint-Denis-de-Brompton, en Estrie), qui s’est également chargé de l’adaptation de la pièce. "Il est en feu, Normand. Il est très inspiré. On dirait qu’il a le goût de donner ce qu’il a appris au cours de sa carrière. Je te dis ça sans prétention, mais j’pense que les gens vont avoir droit à une performance, une performance de troupe, comme seul Normand sait en monter."

POLITIQUE DU RIRE

L’histoire originale de Ray Cooder se déroule au sein du gouvernement britannique et Chouinard l’a judicieusement transposée à l’échelle de nos élus provinciaux. Ainsi, le Parti libéral et le Parti québécois se retrouvent à fricoter sous la couette.

Selon Robitaille, la pièce n’aurait pas été la même sans le croustillant du politique: "Si on avait situé l’histoire dans le monde des artistes ou des journalistes, on aurait moins compris qu’il faut rapidement cacher la vérité. Aucune gaffe n’est permise en politique. D’avoir mis des ministres dans une situation embêtante, je pense que ça nourrit cette idée qu’il faut que l’image soit parfaite. Ça crée un stress intéressant à jouer."

Un conseil pour Maxime Bernier si l’envie lui prend de se rendre au Chapiteau Bromont cet été? "J’espère qu’il ne laisserait pas de dossiers importants au vestiaire… Et il devrait choisir la bonne robe, cette fois."

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Le vaudeville, les comédies d’été, les mises en scène de Normand Chouinard