Rodrigue Tremblay et Nicolette Hazewinkel : Vie de bohème
Scène

Rodrigue Tremblay et Nicolette Hazewinkel : Vie de bohème

Rodrigue Tremblay et Nicolette Hazewinkel installent leur Cirque Akya à Longueuil pour l’été. Invitation dans l’intimité d’une famille pas banale.

Après avoir parcouru le monde au sein de structures comme le Cirque du Soleil, le clown Rodrigue Tremblay et l’acrobate Nicolette Hazewinkel ont voulu continuer d’alimenter leur passion tout en fondant une famille. Ils ont alors créé un cirque intime et familial et se sont équipés d’un petit chapiteau facile à transporter. Un été après l’autre, le couple sillonne les routes du Québec pour se rendre (avec enfants sous le bras et bientôt sur la piste) là où l’on ne voit jamais les grands cirques québécois.

"Nous voulons que la culture circassienne ne se cantonne pas aux grandes villes, et notre rêve serait d’arriver à créer tout un réseau de cirques ambulants, lance Hazewinkel, alias Nicoletta. Ce serait possible avec tous les diplômés qui sortent chaque année des écoles." Pour l’heure, le temps est à la consolidation de la structure financière de l’entreprise. C’est pourquoi cette année, les 14 roulottes de la petite équipe derrière le Cirque Akya se sont posées pour 10 semaines au pied du pont Jacques-Cartier et elles n’iront nulle part ailleurs.

Le spectacle a beau garder le même titre depuis cinq ans, son contenu change chaque saison. "Le thème de la famille reste le même, mais il se passe des choses différentes parce que les artistes changent", indique Tremblay, alias Chocolat. "On n’amène pas le public dans un monde onirique, on est dans la vraie vie, poursuit son épouse. Les gens entrent sur le site et ils sont chez nous. Ils nous voient nous préparer, on les invite dans notre monde de saltimbanques. La grande différence cette année, c’est l’arrivée d’un troisième clown avec Mirko, ce qui donne une dynamique très différente au spectacle."

Chocolat, le clown noir, rusé et facétieux, n’essaie donc plus de séduire Nicoletta, le clown blanc, sage et discipliné. Dans la nouvelle création, avec l’aide d’une sorte de Gaston Lagaffe et de sept autres personnages aussi extravagants les uns que les autres, ils s’échinent à mettre en place un spectacle, empêchés par toutes sortes d’imprévus. Mis en scène par Yves Dagenais, le Cirque Akya allie la comédie et le comique de situation à un nombre grandissant de disciplines circassiennes.

"Il y a du trapèze, du tissu et du cerceau aérien, de la corde volante, et des équilibres sur chaise, sur canne, etc., note Chocolat. Le texte est quasiment un sous-texte parce qu’il comprend beaucoup de langage inventé. L’idée est d’être ouvert à tous, grands et petits, Québécois et étrangers, que ce soit simple et que tout le monde ait du plaisir." "Nous avons mis aussi beaucoup d’énergie sur la musique, ajoute la fildefériste qui est également jongleuse et flûtiste. Il y a trois musiciens sur scène, et comme chacun des artistes joue d’au moins un ou deux instruments, ça donne un beau petit band."

Encore une fois, le couple de saltimbanques joue avec ses enfants. Adrian Tremblay, 11 ans, se déplace sur une boule de style "yo" tout en manipulant divers types d’objets. Quant à Franka Tremblay, 14 ans, elle se réjouit de pouvoir perfectionner dès l’an prochain la technique du trapèze au programme préparatoire de l’École nationale de cirque de Montréal, où elle vient d’être acceptée.