20e festival Fringe / Théâtre : Fourre-tout
Toujours aussi démocratique, aussi bilingue et surabondant, le 20e festival Fringe distille son théâtre aux quatre vents. Pas question d’être exhaustif, voici nos cinq propositions finement sélectionnées.
La tendance estivale est à la comédie musicale cette année, et le Fringe n’y fera pas exception, en plus cinglant. La comédienne Véronique Pascal a écrit une comédie musicale satirique intitulée Autant s’emportent les gens, qu’elle destine à "ceux qui haïssent les comédies musicales". La version "laboratoire" et "très low tech" de cette pièce mise en scène par Jean Belzil-Gascon vous propose de compatir aux déboires de Louis-Paul Bédard, un Montréalais assailli d’une foule de tracas quotidiens, sur fond de chansons plus ou moins accrocheuses.
La metteure en scène Véronick Raymond ne lâche pas prise et s’attaque à un nouveau texte surréaliste de Pablo Picasso, Les quatre petites filles. L’an dernier, avec son équipe du Théâtre Pretium Doloris, elle avait projeté sur la pièce Le Désir attrapé par la queue une multiplicité de formes et de points de vue, histoire de déployer l’oeuvre dans ses différentes tonalités et de dévoiler ses nombreux réseaux de sens. On s’attend à un travail semblable cette année.
Les Néos, habitués du Fringe et du Théâtre MainLine, ont concocté une nouvelle pièce "néo-futuriste", L’Abri, s’intéressant cette fois au thème très à la mode de l’apocalypse. Comme toujours, la troupe puise dans le vécu de ses acteurs pour écrire un texte aussi sérieux que ludique, sans prétention.
"L’amour tourne à vide", dit le jeune comédien et metteur en scène Nicolas Gendron, parlant du recueil de nouvelles Les perruches sont cuites, de Charles Bolduc, qu’il a choisi de transposer à la scène. "L’économie de mots et la franchise du regard masculin sur l’amour, voilà ce qui nous incite à jouer ce texte qui porte une parole à la fois très sensible et très mâle."
Personnages avec passé, de l’auteur français Claude Bourgeyx, propose un univers lynchéen et énigmatique où, après un accident de voiture, naviguant entre passé et présent, des personnages révèlent un complexe triangle amoureux. Réunissant des finissants en théâtre de l’Université Concordia et du Collège Lionel-Groulx, la pièce "est d’une grande poésie, d’une écriture très imagée", comme le dit la comédienne Marie Farsi.
Mentionnons au passage la reprise de Shavirez, le tsigane des mers, de Belzébrute, dans sa version anglaise intitulée Shavirez, Gypsy of the Sea. Une délicieuse combinaison de marionnettes, de récits épiques et de fête gitane qui a fait un tabac au Fringe en 2008.