Propeller Dance : Les chercheuses d’art
La danse intégrée est le fer de lance de Propeller Dance. Le spectacle Shedding Light met en lumière les richesses de cet art d’inclusion et de contact humain.
Shara Weaver et Renata Soutter, codirectrices artistiques et fondatrices de Propeller Dance, fortes de leurs formations respectives en danse contemporaine et en danse moderne, visent à créer un vocabulaire gestuel neuf à partir de corps de tout acabit – des interprètes sur deux pieds, mais aussi, fait inusité, des performeurs en fauteuil roulant. Pour ce faire, elles se sont investies dans l’approche de la danse contact improvisation, telle que créée par Steve Paxon aux États-Unis dans les années 70, et telle qu’explorée par France Geoffroy avec sa compagnie montréalaise Corpuscule Danse.
Pour Shedding Light, les chorégraphes-directrices artistiques ont tiré leur inspiration de la synergie entre les différents interprètes ainsi que des diverses possibilités de connexion qui les interrelient, s’imposant ainsi des paramètres fixes qui leur permettent d’atteindre de nouveaux paliers de création. En utilisant le momentum, les obliques ainsi que les diverses dynamiques qui se développent en improvisation, Weaver et Soutter désirent, cette fois plus que jamais, employer les émotions qui émergent comme matière créatrice en danse intégrée. "Notre inspiration vient du corps humain et d’une compréhension profonde et totale de chacun des danseurs, puisque les différences qui émergent nous procurent de vastes possibilités et créent, par le fait même, une nouvelle forme de danse contemporaine", affirme Shara Weaver.
En danse contact improvisation, la priorité est donnée à l’écoute et à la confiance entre les partenaires: les rencontres doivent se faire en toute fluidité, les danseurs doivent se rendre disponibles aux mouvements des autres et s’y adapter. L’adaptation s’impose ainsi à tous les concepteurs qui gravitent autour de cette création. Les musiciens Mike Essoudry, Dominique St-Pierre et Mark Rehder se sont d’ailleurs joints au projet dès les premières répétitions exploratoires, dans le but de créer un environnement sonore sur mesure. Ils feront vivre leur musique à chaque spectacle en accompagnant les artistes performeurs. Le décor d’Ivo Valentik, scénographe primé aux derniers Rideau Awards, ainsi que les lumières de Benoit Roy ont été soumis à la même rigueur. S’inspirant des textures et des atmosphères qui émergent, les concepteurs doivent se plier aux contraintes que peut poser l’installation de décors et d’éclairages dans un espace investi par des danseurs en fauteuil roulant. "Une expérience artistique et humaine peu commune, dans laquelle on plonge en toute simplicité, à l’écoute des autres, comme le font Shara et Renata avec grande générosité", conclut Benoit Roy.
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