Rouge Gueule : Cracher son venin
Scène

Rouge Gueule : Cracher son venin

Agressivité, pensées inavouables, mesquineries, fantasmes: dans un langage cru, grossier, les personnages de Rouge Gueule (Étienne Lepage) déversent leur fiel, en 17 tableaux séparés. Le spectacle intéresse par son aspect formel: grand salon au charme suranné, à l’abandon, image de calme contrastant avec le propos; mise en scène (Claude Poissant) vive, rythmée; jeu énergique, souple, inventif des comédiens. On annonce un propos dérangeant: son aspect subversif, si subversion il y a, est cantonné aux mots, et reste superficiel; peu de scènes sont véritablement troublantes. On est surpris, on rit parfois, mais le procédé, systématique et tenant, presque, de l’exercice de style, finit par limiter l’intérêt.