Julie Daoust : L'union fait la force
Scène

Julie Daoust : L’union fait la force

Cet été, à Cowansville, entre les murs du Théâtre des Tournesols, Julie Daoust et Hugo Turgeon dévoilent Portrait de famille, leur troisième pièce. Avec la comédienne, auteure et directrice artistique, on déboulonne quelques préjugés sur le théâtre grand public.

Depuis 2004, Julie Daoust et Hugo Turgeon sont en charge de la direction artistique du Théâtre des Tournesols, un théâtre de 300 places situé à Cowansville. Après avoir programmé quelques textes éprouvés, le tandem décide en 2008 de se lancer dans la création. Avides de risque et appuyés par un producteur "un peu téméraire", les deux comédiens vont encore plus loin en écrivant leurs propres pièces. Après Chez Madame Lise et Vive la mariée!, ils présentent cet été une troisième comédie de leur cru, Portrait de famille.

Richard Fréchette dirige Pauline Martin, Nathalie Claude, Daniel Parent, Audrey Talbot et Joachim Tanguay dans une histoire de réconciliation. Avant de mourir, Réjeanne veut à tout prix que ses trois enfants fassent la paix. Pour ce faire, elle rassemble le clan dans une cabane de chasse et organise toutes sortes d’activités censées faciliter les rapprochements.

"Hugo et moi, explique celle qui tient depuis 2003 le rôle d’Ariane Trudeau dans le téléroman L’Auberge du chien noir, on n’avait jamais pensé écrire du théâtre d’été. C’est un peu la vie qui nous a amenés là. On a commencé de manière un peu secrète. On avait beaucoup de pudeur. Quand on s’est décidé à faire lire ce qu’on avait écrit, les réactions des gens ont été si vives que ça nous a convaincus. Peu à peu, on s’est découvert un grand enthousiasme pour le genre. Croyez-moi, ce n’est pas facile à écrire, du théâtre d’été. Faire rire et émouvoir, trouver le ton juste, la bonne dose d’absurde, autrement dit faire du bon théâtre grand public, c’est loin d’être simple."

Si la création représente plus de travail, Daoust estime qu’elle donne aussi plus de satisfaction. "C’est plus impliquant mais c’est aussi plus stimulant parce qu’on sent qu’on est partie intégrante d’un processus. Les comédiens apportent beaucoup. On serait fou de se priver de l’expertise de Pauline Martin ou de la créativité de Nathalie Claude. Au fil des répétitions, on fait sans cesse des changements au texte. Par exemple, dans le cas de Portrait de famille, alors qu’on était pas mal avancé, il a fallu entièrement réécrire la deuxième partie parce qu’il y avait un truc qui coinçait."

Pour Daoust et Turgeon, il n’était pas question de tenir un rôle dans la production de cet été. "Personnellement, explique la comédienne, j’accouche au mois de juillet. C’était donc impossible. Mais, à vrai dire, on avait tous les deux besoin de prendre du recul. Ça fait beaucoup de chapeaux à porter en même temps. Il faut aussi avouer que l’écriture de cette pièce était plus délicate. On a voulu que la prémisse soit plus dramatique. C’est latent, sous-jacent, mais c’est tout de même l’histoire d’une femme qui va mourir. Ça exigeait plus de cohérence dans l’intrigue, plus de profondeur."