Six: At Home : 36 possibilités. Une maison.
Si Zopyra Theatre récoltait, il y a trois ans, le prix Meilleure troupe au Festival Fringe, elle entend surprendre davantage cette année avec la création Six: At Home.
Afin de créer Six: At Home, les comédiens de Zopyra Theatre ont cherché dans les archives de l’Ottawa Citizen quelques bribes d’histoire tombées dans l’oubli. "C’était l’occasion pour nous de redonner vie à ces histoires et de faire un clin d’oeil au spiritualisme de Mackenzie King en même temps", dixit d’emblée Guy Marsan, comédien. Oui, Mackenzie King aurait tenu des séances de spiritisme alors qu’il habitait la Maison Laurier! La pièce ne se veut toutefois pas un portrait historique. "Nous ne représentons pas la vie de gens qui ont réellement existé, nous utilisons plutôt leurs histoires en guise d’inspiration", confirme Emma Zabloski, instigatrice du projet. Cette prémisse a également amené Sarah Conn à réfléchir à propos de l’historique de sa ville natale: "Parfois, j’oublie qu’Ottawa est une ville assez récente et que nous sommes encore en train de bâtir son histoire. J’ai décidé de contribuer à ce processus." La jeune comédienne lègue donc, dans un clin d’oeil sympa, quelques morceaux d’elle-même à la postérité (un chandail usé, un porte-monnaie).
La Maison Laurier, où se déroulent les représentations, devient le septième personnage de la création, et non pas un espace historique animé par ses fantômes. Six: At Home se décline en six créations qui prennent plaisir à questionner le public et qui, par le fait même, le poussent dans ses derniers retranchements, parfois en misant sur l’inconfort physique ou émotionnel qu’une situation provoque.
Pour Zabloski, élève de Thomas Richards du Grotowski Workcentre en Pologne, ce qui est primordial, c’est "de créer une expérience de partage entre les comédiens et les spectateurs. Je veux que tous les intervenants se sentent sur un pied d’égalité, que le public soit partie prenante de l’événement qui se déroule, au même titre que les acteurs".
Ce qui rend cette production d’autant plus intrigante et singulière pour celui qui n’a pas peur d’être assis sur le sol, de se retrouver avec huit étrangers dans un endroit exigu, et de rire timidement, mais assurément, d’une situation complètement inusitée. Une expérience à la fois rafraîchissante et remplie de chaleur humaine.
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Le Projet Rideau; Oxygène et Genèse no 2, toutes deux d’Ivan Viripaev