Alain Zouvi : L’amour qui fait boum!
Au Théâtre du Vieux-Terrebonne, cet été, les portes claquent et les coups de feu retentissent dans un authentique vaudeville français, Retour d’ascenseur. On en discute avec le metteur en scène, Alain Zouvi.
Adaptation de la pièce L’Amuse-gueule, de Gérard Lauzier, qui a aussi fait l’objet d’un film avec Emmanuelle Béart (À gauche en sortant de l’ascenseur), Retour d’ascenseur est un vaudeville pur et dur. Femme en petite tenue sur le palier, portes qui claquent, coups de feu, mensonges, malentendus, policiers malotrus, tromperies et mésententes: tous ces ingrédients-là s’y retrouvent en puissance, poussés jusqu’à leurs limites. Un vaudeville tout ce qu’il y a de plus excessif, comme les auteurs français en ont le secret.
"C’est un vaudeville excessif dans la mesure où tout va extrêmement vite, explique Alain Zouvi, et que toutes les situations prennent des proportions gigantesques qui nous amènent au bout des émotions. Je le vois vraiment comme une affaire de sentiments, d’émotions réelles. Ces personnages-là vivent un drame, de façon accélérée, mais plus ils vivent un vrai drame et plus c’est drôle. La particularité de l’écriture de Lauzier est aussi de présenter les situations avec une certaine ironie, qui passe beaucoup par le regard décalé que porte le personnage principal sur ce qui lui arrive."
Zouvi a beau répéter que son objectif est de faire rire, de donner du plaisir et que "c’est loin d’être facile de faire de la vraie bonne comédie", il n’est pas du genre à ne s’attarder qu’aux mécanismes comiques, au rythme et à la technique. Il ne jure que par la "vérité des situations et des émotions" et cherche à provoquer un rire profond, surtout pas un rire gras ou vulgaire.
"J’aime que le rire provienne de l’identification. À partir du moment où elle se produit, on peut "flyer" et faire faire n’importe quoi aux personnages: le public va suivre. Pour moi, le fond de l’histoire est plus important que le reste. C’est l’histoire d’un jeune homme, interprété par Benoît McGinnis, qui attend la femme de sa vie. Malgré les péripéties et les quiproquos, l’amour demeure le moteur de la pièce. Si on le jouait de façon uniquement mécanique, ça ne fonctionnerait pas. Il faut que ce soit vrai."
Jusqu’au 4 septembre
Au Théâtre du Vieux-Terrebonne
www.theatreduvieuxterrebonne.com