La Cousine Germaine : Gin tonic!
Scène

La Cousine Germaine : Gin tonic!

Portrait cocasse à peine typé d’une vraie petite famille, La Cousine Germaine illustre le talent comique de l’auteur Carl Ritchie et du metteur en scène Mathieu Charette.

Afin de toucher un héritage important, une famille accueille la vieille cousine Germaine arrivée tout droit de Las Vegas. Une seule condition à respecter et le tour est joué: il faut assurer son bonheur. Mais voilà que la cousine Germaine exige champagne et poutine royale s’il vous plaît. Évelyne, jusque-là en maîtrise totale de sa maisonnée, voit son univers se déconstruire sous ses yeux et ne reconnaît plus sa fille adorée… Et l’héritage de 11 millions de dollars tarde à arriver, alors que les économies du couple fondent comme glace au soleil.

Mathieu Charette, un habitué du Théâtre de l’Île, affirme s’être particulièrement intéressé aux contrastes entre les personnages ainsi qu’à l’influence qu’ils ont les uns sur les autres. Il propose une mise en scène rythmée avec des "entre-scènes" traités dans un style cabaret, jouant sur le thème de l’opulence très Las Vegas. Nathaly Charrette interprète une mère de famille contrôlante, qui s’assied à peine le temps de frôler sa chaise, avant d’exploser d’impatience. Sasha Dominique incarne l’éclatante cousine Germaine, qui décoiffe le quotidien propret de la petite maison d’Évelyne, jusque-là d’un blanc immaculé, avec ses dizaines de perruques et ses costumes flamboyants (Mylène Ménard). Ces dernières déploient un sens du spectacle indéniable. Richard Bénard nous offre, pour sa part, un M. Fortier amoureux fou de la Germaine, pour qui il est prêt à tout. Finalement, les personnages de Thomas (Benoît Osborne), le mari d’Évelyne, et de leur fille Sophie (Frédérique Thérien) sont un peu moins colorés, bien qu’ils tiennent à eux deux le fil de l’histoire. L’éclairage (Guillaume Houët) et le décor (Julie Giroux) sont mis à profit afin de créer l’ambiance clinquante qui suit Germaine partout où elle passe. La finale amène une touche d’humanité; le bonbon nous réservait bien un petit fondant.

La Cousine Germaine, c’est du théâtre d’été bien fait, qui nous change un peu du "Ciel, mon mari!" et du claquage de portes.

À voir si vous aimez /
Sacrée Famille! de Carl Ritchie, Madame Doubtfire de Chris Columbus