Philippe Bond : Fils à papa
Scène

Philippe Bond : Fils à papa

Dans le clan des Bond, ils sont adeptes de psycho pop en plus d’être ben fiers de l’humoriste de la famille. Entrevue avec un bon fiston, Philippe Bond.

Ça sent les petits pains à l’ail dans le restaurant et Philippe Bond mange un spaghetti extra meatballs, un vrai repas de champion. Il doit reprendre des forces après un blitz d’entrevues en prévision de son premier one-man-show, chapeauté par Joseph Saint-Gelais à la mise en scène et Sylvain Larocque comme script-éditeur, deux sommités des coulisses de l’humour.

Toutefois, lorsqu’on "google" Philippe Bond, c’est surtout le nom de Louis-José Houde qui ressort, car ce dernier lui a jadis fait une offre "à la Parrain" (i.e.: qu’il ne pouvait pas refuser): faire la première partie des shows de sa tournée Suivre la parade. Quatre cent douze spectacles et 350 000 personnes plus tard, Bond est non seulement connu des meilleurs diffuseurs du Québec, mais du public. On peut appeler ça une entrée par la grande porte.

CHEZ LES BOND

Pour se distancer de son mécène de visibilité, Philippe Bond précise que leurs styles d’humour diffèrent. "Louis-José, c’est une machine à gags. Moi, je suis un raconteur. Ce sont des anecdotes, des histoires vécues. Je n’ai pas peur d’installer une situation qui va durer une minute sans rires, sans gags, mais je sais toujours où je m’en vais et que le punch final va être malade."

À travers une formule stand-up, l’humoriste propose des personnages qui sont en fait des membres du clan Bond. "Mon show est entièrement sur ma famille. Quand je fais mon père, tu l’imagines très bien. Même chose pour ma mère, mon frère, ma soeur et ma grand-mère qui est aveugle… Elle est venue au show. Assise dans la quatrième rangée, elle n’a rien vu, mais elle a ri tout le long", raconte-t-il, en bon petit-fils. Ainsi, pour son premier spectacle, Philippe Bond n’a pas puisé son inspiration bien loin. "Mon père, c’est une source inépuisable de gags. Il est tout le temps en train de faire des niaiseries. Des fois, je me réserve du temps pour écrire et il n’y a rien qui sort. Mais si je débarque pour une fin de semaine chez mes parents, j’ai quatre nouveaux numéros."

Humour de gars heureux. Voilà qui décrit bien le style de cet adepte du positivisme. "Tout va bien dans ma vie. Mon meilleur ami, c’est mon frère. Ma meilleure amie, c’est ma soeur. J’ai quatre beaux petits neveux. Mes parents vont célébrer leur 40e anniversaire de mariage l’an prochain." Faisant fi d’une récente tendance en humour, Philippe Bond ne propose pas de numéro sur un épisode dramatique de sa vie… parce qu’il n’en a tout simplement pas vécu. "Le bout le plus tragique du show, c’est l’histoire de mon père qui m’oublie à la quincaillerie alors que j’ai six ans. Je raconte comment ça s’est passé quand mon père est arrivé chez nous. J’aurais tellement aimé ça être un oiseau pour voir sa réaction quand ma mère lui a dit: "Rentre dans maison. Le déjeuner est prêt. Philippe y est où?""

Ayant grandi dans un environnement aimant, baigné par de bons conseils de psycho pop, Bond est à l’opposé du "père manquant, fils manqué". "J’étais un p’tit gars ben anxieux, ben stressé. Mon père m’a fait lire des livres de pensée positive. J’en ai plein chez nous. Mes premières blondes voyaient ça sur la table de chevet pis j’étais gêné, mais ça a fonctionné, mon subconscient a travaillé. Aujourd’hui, j’entre sur scène et je suis à l’aise."

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Le positivisme, Louis-José Houde, Patrick Groulx