Alain Veilleux : En cavale
Alain Veilleux signe la mise en scène de KapharnaÜm CirKus, un spectacle créé par Luna Caballera et présenté par La Centaurée. Premier tour de piste.
La présentation de KapharnaÜm CirKus marque les débuts de La Centaurée, laboratoire de cirque équestre, dans le domaine de la diffusion, l’un des trois volets de sa mission. Alain Veilleux, président de cet organisme sans but lucratif ayant récemment vu le jour à Notre-Dame-du-Rosaire, précise que "l’objectif était la mise en place d’un pôle cirque un peu comme la Tohu, mais en région. On fait aussi de la formation et de la diffusion."
C’est d’ailleurs sa résidente permanente, la compagnie Luna Caballera, qui ouvre le bal avec cette nouvelle production affirmant, à l’instar de ses oeuvres précédentes, un intérêt particulier pour la narration. "On s’interroge sur la manière dont l’outil circassien peut servir à raconter quelque chose, résume-t-il. Dans notre travail, le cheval est un partenaire; on écrit à partir de lui, de ses possibilités."
Cette fois, leur inspiration est venue d’une rencontre avec le propriétaire d’un joyeux bric-à-brac. "Quand tu vas visiter sa grange ou l’un de ses champs, il te parle de ses objets avec un amour qui leur donne une vie." D’où l’idée d’explorer "comment il y a toujours, dans notre rapport aux choses, une identification liée au vécu, donc, à la mémoire".
Ainsi, le spectacle gravite autour d’un personnage qui, après avoir parcouru la planète, s’arrête et se met à accumuler toutes sortes de trucs. "Il crée un capharnaüm, un grand bordel autour de lui, raconte-t-il. À partir de là, on retrace des histoires, des moments de sa vie passée, en naviguant sur une ligne poétique entre le réel et l’imaginaire."
Cela, au gré de numéros diversifiés exécutés par des artistes du Québec, de la France, d’Allemagne, du Burkina Faso et du Japon. "L’important, pour moi, est de provoquer une rencontre entre des individus et, après, entre des disciplines", explique le metteur en scène, dont l’approche repose beaucoup sur ce qu’il appelle la mythologie personnelle de l’artiste, c’est-à-dire "qui il est, comment il se projette, qui il voudrait être".
Enfin, il conclut: "À travers ce capharnaüm, qui peut être vu comme une analogie de notre monde, on tente de montrer combien il est important de créer de la beauté." Surtout là où son émergence semble la plus improbable.