Julie Anne Ryan : Inviter le regard
Scène

Julie Anne Ryan : Inviter le regard

Après trois mois passés en studio, Julie Anne Ryan est fin prête à lever le voile sur son travail et sur elle-même dans le cadre de la Série Danse 10. Point d’orgue sur un projet amorcé il y a un an.

"Ça pousse à aller vers des endroits pas très confortables pour moi." La danseuse et chorégraphe gatinoise Julie Anne Ryan, fébrile, témoigne de son expérience les yeux brillants de passion. "En août 2009, j’ai participé au Solo Performance Commissioning Project à Findhorn, au nord de l’Écosse, avec l’incroyable Deborah Hay, danseuse-chorégraphe culte d’origine américaine. Le contexte est le suivant: les participants lui commandent une oeuvre solo, puis s’entraînent avec elle pendant 10 jours…" C’est ainsi qu’est né At Once. "Ensuite, chacun investit la chorégraphie de sa propre gestuelle, et avec beaucoup de travail… puisque pour avoir le droit de la présenter publiquement, il faut s’engager à l’adapter et à y travailler pendant un processus d’au moins trois mois à temps plein." Ce processus s’achève: le choix de la musique, des éléments visuels et du vocabulaire gestuel sont faits, la chorégraphie appartient maintenant à Julie Anne, pourvu qu’elle suive les enseignements de Deborah Hay. "Je dois intégrer les consignes de Deborah dans mon travail, comme cette façon de percevoir la danse: une façon de gérer mon corps, l’espace, le mouvement, et le public, le tout en relation." Autre précepte: "Inviter le regard du public. Il faut être tellement investi par ce que l’on fait et si intéressé par ce qui se passe autour de nous que le public sera lui aussi interpellé." Julie Anne aborde la présentation de ce solo telle une célébration de ses dernières découvertes, mais aussi comme un défi. "Je suis habituée de travailler avec des pièces chorégraphiées, par exemple Ce souffle qui m’habite, quatuor dirigé par Annick Bouvrette présenté en mai dernier au centre Shenkman. Cette pièce était fluide, dans un style propre à Annick. Ceux qui l’ont vue observeront un contraste dans mon travail. On entendra même ma voix. J’ai des sons à offrir, ce n’est pas habituel pour moi de faire du bruit sur scène. J’espère montrer une autre facette de Julie Anne, que je découvre moi-même."

Trois approches toutes personnelles, c’est ce que nous offre la productrice Lana Morton dans ce dernier programme de la Série Danse 10: La Jeune Femme et la Mort de Kate Hilliard avec Robert Abubo, More Than Nice to Meet You de Susie Burpee et la pièce de Julie Anne Ryan. "La danse est bien vivante à Ottawa, et le petit Studio A de la Cour des arts est à nouveau investi par des interprètes extraordinaires", de dire Morton, qui souhaite nous y faire vivre encore bien des moments magiques en danse contemporaine.

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Groupe Lab de Danse, Dance Makers, Production Gestuelle