Les Sages fous : Deux petits tours et puis s’en vont

Plus que deux petits tours, les 28 août et 4 septembre prochains, avant que les marionnettes de la compagnie de théâtre insolite trifluvienne Les Sages fous ne quittent le fin fond de la cour de l’église Saint-James, où elles ont pris vie tout l’été.

"On vit cette saison avec une immense fierté. Il reste deux soirées et ce sera les meilleures. Jusqu’à présent, on est emballés par la réponse du public", se réjouit la metteure en scène, South Miller.

En effet, le public répond tellement bien que les 80 billets disponibles gratuitement les soirs de représentation s’envolent bien souvent en cinq minutes! "On donne les billets à 19h dans le stationnement de l’église Saint-James, et une queue s’y forme dès 18h", prévient celle qui compose le trio Les Sages fous avec Jacob Brindamour et Sylvain Longpré.

Il faut dire que la distribution du Cirque orphelin a été soigneusement choisie, puisque certaines marionnettes qui montent sur les planches ont été créées en 2000. "Elles attendaient d’obtenir un rôle. Elles auditionnaient pour les spectacles et persistaient", révèle South Miller, dont les étagères débordent de "marionnettes en banque, de têtes et de bouts de corps de tous genres". Les Sages Fous entretiennent une relation bien spéciale avec leurs protégées. "On vit avec elles, on les connaît intimement et elles font partie de notre vie, de notre famille", souligne-t-elle, un sourire en coin.

Le caractère inusité du spectacle des Sages Fous contribue sans doute à son succès. Les trois dompteurs de marionnettes aiment bien utiliser le théâtre pour déranger. "On joue dans des espaces insolites, question d’enlever le confort du petit banc rouge", témoigne South Miller.

Pour voir Le Cirque orphelin, les spectateurs sont d’ailleurs invités à parcourir, le plus secrètement du monde, un chemin clandestin qui les mène jusqu’à la cour à scrap des Sages fous. Un endroit laid et glauque, où se dissimule, sous les morceaux de métal rouillés, un magnifique cirque.

"C’est l’histoire de la beauté des choses qui se cache derrière des choses qui sont laides de prime abord", illustre la marionnettiste.

EN CONSTRUCTION…

Présenté sous forme de laboratoire de recherche, Le Cirque orphelin était un spectacle en chantier, dont les représentations auront permis de cibler les forces et les faiblesses.

"On aime bien montrer notre travail en processus. On crée le spectacle avec le public de Trois-Rivières, qui est là depuis le début. C’est un public attentif, curieux, et qui nous soutient beaucoup, affirme South Miller. Mais on travaille tellement fort que souvent, ça ne paraît pas qu’on est en chantier", explique-t-elle.

Déjà, le spectacle s’est métamorphosé. Pas de changements énormes, évidemment. "On ne peut pas décapiter une marionnette en pleine saison", plaisante l’amoureuse des pantins. Pour les spectateurs, les modifications sont plutôt subtiles, donc. "Mais pas pour nous, soulève-t-elle. Pour une seule minute de chorégraphie avec une marionnette, il faut calculer 10 heures de travail."

"On a précisé l’univers et les personnages. C’est un spectacle qui est destiné à l’international et on le prépare avant qu’il ne parte", annonce South Miller, en précisant que Le Cirque orphelin sera, dès le mois de mars, en tournée montréalaise, puis européenne.

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Les expériences insolites, les marionnettes colorées et vivantes, la beauté qui se cache sous la rouille

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THÉÂTRE INSOLITE

En association avec la Corporation de développement culturel de Trois-Rivières, Les Sages fous et leurs invités ont présenté "une panoplie excitante de théâtre, marionnettes et curiosités" tout l’été.

"Une personne qui se déplace peut au moins voir deux spectacles sur trois", mentionne une South Miller emballée. "C’est comme un mini-festival chaque soir!"

Avant la tombée du rideau sur la saison de théâtre insolite 2010, les soirées des 28 août et 4 septembre prochains permettront de voir une dernière fois le travail des Sages fous.

En plus du laboratoire Le Cirque orphelin: petits contes cruels, les amateurs de théâtre pourront voir, le 28 août, l’Orchestre d’hommes-orchestres et son Tintamarre Caravane dans le stationnement de l’église Saint-James, ou encore Le Musée des vieux animaux québécois, qui animera la place d’Armes.

Puis se joindront aux Sages fous le 4 septembre la compagnie torontoise Bouchardanse, qui présentera Les Moutons, ainsi que La Pire Espèce et son théâtre d’objets Ubu sur la table.

Attention, premier arrivé, premier servi. Et si, par malheur, vous manquiez ces dernières représentations, vous pourrez toujours vous reprendre au mois de novembre, puisque Les Sages fous présenteront Le Cirque orphelin dans deux lieux trifluviens sombres, glauques… et secrets!