La danse à Québec : Étoiles d’automne
Propositions éclatées, genres métissés, rencontres au sommet; cet automne encore, la danse à Québec promet de nous en mettre plein la vue.
JUMEAUX, HAROLD RHEAUME ET YVANN ALEXANDRE
Le premier n’est plus à présenter; ambassadeur hors pair de la danse à Québec, chorégraphe au langage sensible et accessible, Harold Rhéaume cumule une longue feuille de route sans faille et voici qu’il nous revient avec Jumeaux, en association avec le chorégraphe français Yvann Alexandre, dont on avait pu voir à La Rotonde en 2007 Le Corps sombre. Trois pièces y seront présentées: un duo d’Alexandre, un trio de Rhéaume et Les Fractions, chorégraphie à quatre mains, fruit d’une résidence de création réalisée au printemps dernier à Cholin en France. D’après la courte vidéo présentée en conférence de presse, la complicité entre les deux hommes, qui se connaissent depuis 2004, a su faire jaillir une oeuvre touchante. On pressent déjà que ce sera un moment fort de la saison, du 4 au 6 novembre à la salle Multi.
HIBIKI, SANKAI JUKU
Un passage qui provoquera tout, sauf l’indifférence; voilà que la mythique compagnie japonaise Sankai Juku nous revient au Grand Théâtre. Le fondateur et chorégraphe Ushio Amagatsu s’inscrit dans la tradition de la danse butô, fréquemment évoquée en tant que "danse de la noirceur". Cet art corporel né au Japon, près de la performance et se caractérisant par l’introspection, le minimalisme, propose une esthétique extrême à la limite du grotesque, où les danseurs se présentent, crâne rasé et enduits de poudre blanche. Si Amagatsu est une figure centrale du butô au Japon, il n’a eu de cesse de trouver son propre style, sa propre voix. Sa dernière création, Hibiki, a remporté le prix de la meilleure production chorégraphique à Londres. Une oeuvre radicalement différente, qui laissera sans aucun doute une forte impression en ouverture de saison, le 27 septembre.
LA OU JE VIS, DANIELE DESNOYERS
OEuvrant depuis plus de 20 ans au sein de sa compagnie, Le Carré des Lombes, la chorégraphe montréalaise Danièle Desnoyers revient à La Rotonde avec une création hybride, mixant les arts visuels, la danse et la musique électronique expérimentale (Nancy Tobin). Les cinq interprètes y évoluent dans un espace scénique où s’entrecroisent projections et illusions d’optique créées en direct par l’artiste en arts médiatiques Manon De Pauw. Présentée au Festival TransAmériques en 2008, Là où je vis arrive enfin à Québec, à la salle Multi, en ouverture de saison de La Rotonde, du 14 au 16 octobre.
BLANCHE-NEIGE ET LES SEPT NAINS, CHRISTIANE BELANGER
À la tête de sa propre école et compagnie de danse, Christiane Bélanger aura enfin le plaisir de voir une de ses oeuvres sur les planches du Grand Théâtre. Elle assurera la chorégraphie et la mise en scène de Blanche-Neige et les sept nains, inspirée du célèbre conte des frères Grimm. Pour cette création, elle s’adjoint à nouveau les services du metteur en scène français Dominique Martens et du musicien Dominic Laprise, avec lesquels elle avait collaboré pour Le Château dans les étoiles. Aussi au nombre des collaborateurs spéciaux, l’École supérieure de ballet contemporain de Montréal, le Ballet Métropolitain de Montréal et l’Opéra de Paris. Un grand rassemblement, avec près de 23 danseurs sur scène, le 17 novembre.
DANS LA MIRE /
27 septembre: Sankai Juku, Hikibi, Grand Théâtre
13 octobre: Ballet national du Canada, 24 Préludes de Chopin et Emergence, Grand Théâtre
14 au 16 octobre: Danièle Desnoyers, Là où je vis, salle Multi
4 au 6 novembre: Harold Rhéaume et Yvann Alexandre, Jumeaux, salle Multi
17 novembre: Christiane Bélanger, Blanche-Neige et les sept nains, Grand Théâtre
23-24 novembre: Paul-André Fortier, Cabane, salle Multi
4-5 décembre: Hélène Langevin, L’Atelier, Musée de la civilisation