Rentrée Danse : Démarches atypiques
Parmi les nombreux spectacles de l’automne, nous en avons choisi six qui suscitent chez nous les plus grandes attentes.
Cloak
L’identité n’est pas ce que l’on croit. Elle est si multicouche et si mouvante qu’aucune étiquette ne saurait suffire à la définir. C’est ce croit George Stamos qui poursuit dans Cloak son exploration de cet inépuisable thème, en duo avec la charismatique Luciane Pinto. Et rien de tel que d’avancer masqué pour que le corps révèle des pans inattendus de son intimité. Entre travestissement, dialogue avec les vidéos de Dayna McLeod et jeux entre le réel et la fiction, le subversif chorégraphe brouille les cartes des genres pour brosser le portrait d’une humanité singulière. Initialement créée avec Clara Furey, dont le frère Tomas Furey signe la partition musicale, la pièce a été présentée à New York avant de débarquer chez nous.
À l’Agora de la danse, du 6 au 9 octobre.
Léonce et Léna
Pour l’ouverture de sa 11e saison à la barre des Grands Ballets canadiens de Montréal, Gradimir Pankov nous donne à goûter une nouvelle saveur de la danse européenne en la personne de l’Allemand Christian Spuck. Chorégraphe attitré du Ballet de Stuttgart depuis 2001, il présente en première nord-américaine Léonce et Léna, un ballet intégral qui lui a valu maints honneurs outre-Atlantique. Inspirée du texte au même titre du dramaturge Georg Büchner (auteur de Woyzeck), la pièce met en scène un chassé-croisé amoureux sur fond de critique sociale. Un conte passé au vitriol pour dénoncer la comédie politique aussi patente au 19e siècle qu’elle peut l’être aujourd’hui.
Au Théâtre Maisonneuve de la PdA, du 21 octobre au 6 novembre.
Out of Grace
Comment l’espace peut-il se mouvoir, nous mouvoir et, pourquoi pas, transformer nos comportements, notre perception et interprétation du monde? Comment une galerie d’exposition intègre-t-elle le corps et comment celui-ci cohabite-t-il avec les oeuvres exposées? C’est à partir de ce type de questionnement que Lynda Gaudreau a conçu le projet Out of Grace, qui se déroulera en cinq étapes, dans cinq salles, en collaboration avec un compositeur, une autre chorégraphe, cinq artistes visuels et une quinzaine d’interprètes. Agissant plus comme présences mouvantes que comme danseurs, ces derniers contribueront, de concert avec les autres artistes concernés, à faire évoluer les oeuvres et les salles d’exposition pour transformer quotidiennement l’expérience du visiteur.
À la Galerie Leonard & Bina Ellen, du 3 novembre au 11 décembre.
It’s about time: 60 dances in 60 minutes
Le titre donne le ton. C’est au temps que Michael Trent s’intéresse ici, et plus particulièrement à sa dimension insaisissable. Directeur artistique et chorégraphe en résidence de la célèbre compagnie torontoise Dancemakers depuis 2006, il s’emploie à démontrer le caractère absurde de la dichotomie entre la mesure si rigoureuse du temps et la perception si fluctuante que l’on en a. Et il le fait de manière très ludique avec le concours engagé de ses cinq interprètes, s’appuyant sur leurs forces respectives pour croiser danse, performance et théâtre. Un divertissant plaidoyer contre l’absolutisme. Une fenêtre ouverte sur la scène contemporaine torontoise.
À l’Agora de la danse, du 11 au 13 novembre.
A-maze
Dans la foulée du succès à répétition de son Spoken word/body, Martin Bélanger nous revient en solo avec A-maze, une oeuvre construite autour de la figure mythique du labyrinthe. Dans un espace restreint habité par le décor vivant de la scénographe et plasticienne Nadia Lauro, il entreprend un voyage initiatique dans les labyrinthes du corps et de l’esprit, en quête de l’introuvable centre où se niche le soi. Une plongée intérieure qui donne à la danse une profondeur et un rayonnement particulier. Une performance d’une sensibilité extrême, accomplie avec la participation de deux vieux complices: le concepteur sonore Jean-Sébastien Durocher et l’éclairagiste Jean Jauvin. Un laboratoire ouvert au public se tiendra le 28 octobre à la maison de la culture Plateau-Mont-Royal.
À Tangente, du 12 au 21 novembre.
Hymn to the Universe
Vous souvenez-vous de ce duo hallucinant de Bill Coleman et de Carol Prieur dans les toilettes de la Salle Wilfrid-Pelletier à l’occasion de Pas de danse, pas de vie!? On les retrouve tous deux dans Hymn to the Universe, délirant happening pour 7 danseurs et 15 musiciens, conçu par Coleman Lemieux & Compagnie et classé au top 10 du Toronto Star en 2008. Dirigé par le jazzman octogénaire Marshall Allen, The Sun Ra Arkestra livre pendant 70 minutes ses oeuvres les plus emblématiques tandis que s’égrènent les chorégraphies à forte teneur théâtrale de Coleman. Claquettes, marionnettes et humour sont au programme de ce rendez-vous atypique qualifié de délice par la critique.
À la Cinquième Salle de la PdA, du 1er au 11 décembre.
Dans la mire /
Septembre /
S’envoler / Estelle Clareton / Création Caféine / Agora de la danse
The Reunion et Breakdance for Solo Cello / Helen Simard et JoDee Allen / Solid State / Tangente
Octobre /
Kibiki / Ushio Amagatsu / Sankaï Juku / Th. Maisonneuve de la PdA
Tous les noms / Maria Munoz / Mal Pelo / Agora de la danse
La Femme territoire / Joane Hétu / SuperMusique / Tangente
Novembre /
Soupe du jour / Lina Cruz / Fila 13 / Agora de la danse
Woyzeck / Do-Wan Im / Sadari Movement Laboratory / Cinquième Salle de la PdA
Trio 303 / Erin Flynn, Susanna Hood et Sasha Ivanochko / Studio 303
Décembre /
Rayon X et Behind / Marie Béland / Maribé-sors de ce corps / Tangente
Involved / Andrey Tay et Sasha Kleinplatz / Wants&Needs / Studio 303