La Leçon d'histoire : Derrière le tableau
Scène

La Leçon d’histoire : Derrière le tableau

Presque tous les ans, Marc-André Dowd monte une pièce avec le Théâtre des gens de la place. Cette fois, il s’attaque à La Leçon d’histoire d’Alan Bennett.

La Leçon d’histoire nous projette quelque 30 ans en arrière, dans une école pour garçons en Angleterre. Sept élèves se préparent aux examens d’entrée à l’université. Pour les aider dans leur entreprise, deux enseignants aux méthodes d’éducation diamétralement opposées: l’excentrique Hector (Martin Francoeur) prône la passion avant tout, tandis qu’Irwin (Jean-Thomas Houle), un suppléant, insiste sur la performance. Une divergence qui ne sera pas sans créer des frictions.

"C’est une pièce qui pose beaucoup de questions et qui amène peu de réponses, commente Marc-André Dowd. Ça pousse les spectateurs à se positionner, un peu comme les élèves, en fait." Mais plus qu’un débat sur le système d’éducation, La Leçon d’histoire se veut surtout une histoire de camaraderie. "Ce sont des jeunes. Ça parle de sport, de sexe, de ce qu’ils veulent faire dans la vie. Donc, ça bouge beaucoup. Le groupe comme tel est très important, les relations entre les jeunes aussi. Autant il y a un aspect philosophique, autant il y a beaucoup d’humour et d’esprit de groupe dans la pièce."

Dans la peau de l’extravagant professeur, Martin Francoeur cumule par ailleurs plusieurs collaborations avec le metteur en scène. "C’est le fun, quand on a joué beaucoup avec un comédien, de lui proposer des choses qu’il n’a jamais faites. Je trouvais qu’Hector amenait Martin dans des zones qu’il n’avait pas fréquentées énormément jusqu’à maintenant. Parce qu’Hector a un secret. Il y a donc des scènes d’une belle intensité, avec de belles émotions. Autant Martin est très à l’aise dans le comique, autant il est très touchant. Et c’est ce côté-là que je souhaitais exploiter. On voit la vulnérabilité de Martin Francoeur et ça donne vraiment un résultat intéressant. Il y a plusieurs éléments dans la composition de ce rôle-là: dramatiques, philosophiques, de finesse… Alors ça prenait un comédien qui avait beaucoup de nuance dans son jeu."

L’ABC DU PROJET

C’est après avoir vu la pièce chez Duceppe, il y a quelques années, que Marc-André Dowd a eu le coup de foudre pour le texte. "Je m’étais dit que j’allais monter ça un jour, à ma manière."

Pour ceux qui ont assisté à la version montréalaise de la pièce d’Alan Bennett, en quoi consiste la signature personnelle de Dowd? "Une des différences est dans la scénographie. C’était très important pour moi d’avoir un espace très ouvert, avec un minimum de décors. L’élément principal scénographique, c’est un plancher de bois avec des chaises et des tables de bois, pour rappeler l’atmosphère du collège. Des images sont projetées sur fond noir et viennent souligner chacune des scènes. Il est beaucoup question de philosophie et de littérature dans cette pièce-là. Donc, chacune des scènes est ponctuée soit d’une définition, soit d’une citation d’auteur pertinente. C’est fait avec beaucoup d’humour", explique-t-il. Une vision d’ensemble à laquelle son assistante Marie-Andrée Leduc a beaucoup contribué. "Elle a un "oeil esthétique" très particulier. Moi, je m’intéresse plus à la direction d’acteurs. Marie complète bien mon travail sur les questions plus esthétiques, sur le look du spectacle."

Les projets de Dowd (Les Beaux Dimanches, Le père Noël est une ordure, Un air de famille) ont la particularité de rassembler un grand nombre de comédiens sur scène. Pourrait-on le voir un jour monter une pièce avec une distribution réduite? "J’aime ça, les gangs. J’ai donc une tendance naturelle à être attiré par les pièces qui ont de plus gros castings. Mais il ne faut jamais dire "jamais". Peut-être qu’un jour, je vais tomber amoureux d’un texte de deux personnages. C’est possible aussi!" conclut le passionné de théâtre.

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