Philippe Laprise : La lumière au bout du tunnel
Musique

Philippe Laprise : La lumière au bout du tunnel

Je peux maintenant mourir: macabre façon d’intituler son premier one-man-show. Message de détresse? Triomphalisme? Fausse alerte, plutôt. Précisions avec Philippe Laprise.

Vraiment, ce ne sont pas des blagues à faire. Nous qui appelions Philippe Laprise pour prêter oreille à ce que nous croyions être du gros spleen, nous voilà aux prises avec un jovialiste. "Je peux maintenant mourir [le titre de son premier one-man-show], ça renvoie au sentiment positif d’avoir fait des choses le fun dans la vie. Il ne faut pas que les gens croient que je pense que j’ai déjà tout accompli. C’est mon bilan de 0 à 34 ans. Je me présente en tant que parent, humoriste, gars drôle. Mais j’ai aussi une ouverture à la fin… Je ne peux pas en parler parce que c’est comme le punch final de tout le show."

Avec sa gueule de cousin taquin mais jamais mesquin et ses histoires de banlieusard heureux – dans l’ordre: la demande en mariage au Saint-Hubert, l’accouchement, les enfants "qui devraient avoir été conçus avec un bouton snooze" -, Laprise joue sur le terrain gazonné de prédilection de nombre d’humoristes. Jean-Michel Anctil, à qui il emprunte le frère et metteur en scène Dominic, en tête de liste. On voyait justement les deux comiques venir réciproquement saboter le numéro de l’autre cet été au Grand Rire de Québec. Le récipiendaire de l’Olivier de la découverte de l’année n’a-t-il pas craint de dépasser les limites en se payant la gueule du roi de la montagne de l’humour? "Il m’avait fait le coup en premier, rappelle-t-il, comme un petit gars que l’on s’apprête à punir. S’il est prêt à venir faire ça dans mes affaires, il est prêt à accepter qu’on aille faire ça dans les siennes aussi. Je pense que Jean-Michel et moi, on a le même tempérament. On est deux pères de famille, on se rejoint sur plusieurs plans de notre vie privée. Quand on s’est rencontrés la première fois, ça a cliqué."

Une vedette avec qui il partage notamment un certain solipsisme bon enfant. "La plupart du temps, les numéros partent de moi, de ce que j’ai vécu. Avant d’écrire un numéro, je le teste dans un bar. J’appelle ce bout-là "ça se peux-tu?" Si oui, je le retravaille, j’essaie de le repuncher. Le processus est toujours long. On ne se le cachera pas, je n’ai pas encore fini de peaufiner des petites affaires. Ça fait un an et demi que je travaille sur le spectacle et je veux vraiment que ça soit prêt." On aura rarement vu un homme rayonner autant sur le chemin de la potence.

À voir si vous aimez /
Jean-Michel Anctil, Mario Jean, Jean-Marc Parent