Anne-Marie Guilmaine, tête pensante de Système Kangourou, n’a jamais autant valorisé le texte que dans Mobycool. On suppose que la prochaine tentative sera la bonne, car les images scéniques, les états de corps et la partition textuelle ne se rencontrent pas encore pleinement. Enfilant les récits désabusés sur les dérives de l’Amérique, la pièce ne parvient pas à aller plus loin que le mièvre constat d’une société individualiste et superficielle, sans l’éclairer d’une réflexion structurante ou d’un point de vue personnel propre à engranger de véritables questionnements. Si cette parole viscérale était réellement, comme le veut la forme performative, intégrée par les acteurs sans fabrication de personnage et émotions affectées, le spectacle aurait pu transmettre une urgence ou une tension capable de créer l’émoi ou l’indignation, mais ce mouvement n’atteint jamais son apogée. À suivre, tout de même. Jusqu’au 2 octobre à La Chapelle.