Caravane : Un tout carnavalesque
Troupe aux racines gitanes, Caravane célèbre cet automne ses 30 ans. On souffle les bougies avec sa fondatrice, Sarah Barbieux.
Une fine couche d’eau recouvre la végétation flamboyante. Au loin, des nuages gris cèdent leur place à une lumière timide, qui enveloppe le paysage champêtre. Le coup d’oeil donne l’impression d’un rêve. Au bout du chemin, l’originale maison en bois n’a cependant rien d’un songe. Même chose pour les gens qui y habitent; Sarah Barbieux, son conjoint Sylvain Chiasson et sa fille Thaïs Barbieux n’ont d’ailleurs jamais eu l’air aussi vivants que là. Un enthousiasme qui découle sans doute de l’anniversaire particulier qu’ils s’apprêtent à célébrer, soit les 30 ans de leur compagnie, Caravane, connue entre autres pour ses animations de rue, ses marionnettes géantes et ses rythmes gitans.
"Pour la première fois, j’ai totalisé des choses. Et je me suis rendu compte qu’on avait réalisé au-dessus de 100 créations depuis 1980", lance Sarah Barbieux, qui, avant ce jour, n’avait jamais mesuré l’ampleur de leur travail. "L’autre chiffre faramineux, c’est quand j’ai commencé à calculer le nombre de prestations qu’on avait faites depuis le début; je suis arrivée à plus de 5000. Là, ça a fait wow! Je n’aime pas trop les chiffres d’habitude, mais je trouvais que c’était révélateur."
Lorsqu’elle regarde dans le rétroviseur, la fondatrice de la compagnie, qui a pu compter sur le soutien d’une cinquantaine de collaborateurs au cours du temps, ne cache pas ressentir un léger vertige. Le chemin parcouru, avec ses embûches et ses bonheurs, est si impressionnant. Mais après trois décennies, pourquoi poursuit-elle l’aventure? "Bien, parce que j’ai l’amour de ce que je fais et qu’on travaille en famille. Le lien est si fort. Ça fait tellement partie de la vie quotidienne. Je continue aussi parce que ça va bien. Plus ça va, plus on est appréciés et plus on nous demande nos services; plus on est connus; plus nos produits se raffinent. On a procédé comme une tortue: lentement, mais sûrement. Et notre vision écologique du travail a fait qu’on n’a jamais monté un spectacle pour le jouer un an ou deux et ensuite le jeter pour un autre. On a toujours gardé en tête que les spectacles sont vivants, qu’eux aussi grandissent, s’épanouissent. J’ai, par exemple, un spectacle qui s’appelle Colora et qui a 20 ans. Des fois, je peux ne pas le présenter pendant trois ans. Mais il existe."
UNE FETE
Question de ne pas passer sous silence ce 30e anniversaire, les membres de Caravane organiseront à la Maison de la culture de Trois-Rivières une soirée spéciale, "Que la fête continue!". "Ça va durer trois heures. Ce n’est pas un spectacle. Ça se composera d’une exposition, d’un montage vidéo qui va dévoiler les diverses facettes de tout ce qu’on fait. Ça sera suivi de témoignages live de gens, de prestations d’artistes invités, de la présentation de collaborateurs et de petites surprises. Il y aura un peu de protocole aussi." La troupe mauricienne, qui étend ses tentacules un peu partout en province, profitera également de l’occasion pour se présenter sous toutes ses coutures. "Ce qu’on veut vraiment montrer, c’est notre aspect spectacle de scène et de rue, nos animations carnavalesques, nos conférences et nos ateliers. Parce que tout ça, c’est Caravane. Durant la soirée, l’accent va être mis sur la globalité de la troupe et sur l’historique", conclut la "mère" du projet.
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La culture gitane, les conférences, les fêtes