Soudain l’été dernier : Quand la vérité éclate
Soudain l’été dernier, dernière production des Têtes Heureuses, pose une question troublante: à quel prix s’achète ou se perd la vérité?
Avec cette production, le metteur en scène Rodrigue Villeneuve reste fidèle à son style, tant dans la forme que dans la couleur, avec une solide direction d’acteurs ponctuée d’obsessions fugaces qui font sa marque -des cigarettes, des souliers, des poses sur une chaise – alors que l’espace (une terrasse conçue par Michel Gauthier) fait preuve encore une fois de sobriété: constitué principalement d’un plancher et d’un corridor blancs dénués d’accessoires, il est destiné à prendre vie sous les lumineux effets d’éclairage d’Alexandre Nadeau.
Une mise en scène somme toute traditionnelle qui va pourtant droit au but et qui laisse toute l’écrasante place aux comédiens.
Deux voix s’élèvent parmi les six interprètes qui peuplent ce monde scénique. Celle de Lucille Perron, puissamment mélodique, réussit à faire résonner l’illusion bornée et acharnée de la femme meurtrie par la perte de son fils mais, plus encore, par la perte de sa jeunesse. Celle, enfin, de Maude Cournoyer, qui lui fait écho, d’une frappante justesse dans le staccato fébrile et nerveux de la terrifiante vérité. Ce sont elles qui laissent des traces dans l’imaginaire du spectateur… car entre ces deux femmes les autres personnages ne peuvent que jouer le rôle de faire-valoir.
Un texte étrange, surprenant et aux accents résolument contemporains qu’il fait bon (re)découvrir.
Un spectacle à voir.
Jusqu’au 7 novembre
Au Petit Théâtre de l’UQAC
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