Thérèse et Pierrette à l'école des Saints-Anges : Brève scène 2010-11-11
Scène

Thérèse et Pierrette à l’école des Saints-Anges : Brève scène 2010-11-11

Dans son adaptation du deuxième tome des Chroniques du Plateau-Mont-Royal, de Michel Tremblay, Serge Denoncourt a choisi d’insister sur les personnages féminins. Entre les mères de famille, hargneuses, insatisfaites, et les jeunes filles, encore joyeuses, parcourues de désirs, il y a les religieuses, pour la plupart bienveillantes. À vrai dire, il ne nous manque que la prostituée pour compléter le tableau des rôles offerts aux femmes québécoises des années 40. Partout on sent le regard de Dieu, le péché qui guette, la culpabilité qui plane. S’il est particulièrement émouvant de voir Thérèse et Pierrette sur une scène de théâtre avant que la vie ne les brise, il reste que la facture du spectacle est plutôt banale. La scénographie, réduite au minimum, essentiellement une clôture métallique et un écran sur lequel sont projetées des photos d’époque, induit un procédé pour le moins répétitif. Aussi, sans qu’on ne sache trop pourquoi, la représentation ne cesse de rappeler ses origines romanesques. Que les comédiennes quittent leurs personnages pour se faire narratrices est assez efficace, mais fallait-il vraiment projeter en fond de scène le texte qu’elles prononcent? Ainsi que les titres des différents chapitres du livre? Cela dit, ce serait bouder son plaisir que de s’arrêter au caractère scolaire de la mise en scène. Les interprètes sont toutes convaincantes, surtout Marie-Ève Milot en Pierrette, Geneviève Schmidt en Lucienne, Isabelle Drainville en mère excédée et Josée Beaulieu en soeur Pied-Botte. Le spectacle produit par Jean-Bernard Hébert est au Théâtre Denise-Pelletier jusqu’au 7 décembre, puis il parcourra la province. On ne doute pas un instant qu’il ravira les jeunes, qui auront peine à croire que l’on vient de là, et les baby-boomers, qui voudront se souvenir ou se réconcilier avec cette période de leur histoire personnelle et collective.