Yellow Moon : Brève scène 2010-11-11
Scène

Yellow Moon : Brève scène 2010-11-11

Après Cette fille-là, de Joan MacLeod, un solo sur le thème de l’intimidation produit par le Grand Jour, Sylvain Bélanger se penche à nouveau et avec autant d’adresse sur le trouble adolescent. À l’invitation de la Manufacture, le metteur en scène s’approprie Yellow Moon, un texte de l’Écossais David Greig superbement traduit par Maryse Warda. Les héros sont Stag Lee Macalinden et Leila Suleiman. Lee aime l’argent, l’alcool et la violence. Il rêve de devenir proxénète. Leila est timide, la plupart du temps muette. Elle est fascinée par la vie des célébrités. En cavale dans les Highlands, les adolescents vont traverser une suite d’épreuves qui vont les préparer aux horreurs et aux merveilles de l’existence. Vous aurez compris que la pièce est violente, crue, mais elle est aussi lumineuse, pleine de tendresse. Ce qui en fait l’originalité, c’est la manière dont elle permet aux personnages de raconter leurs histoires, autrement dit de les enrichir de détails, de nuances, voire de les transformer, de les embellir ou de les assombrir, comme on le ferait de mythes. Le procédé, très efficace, met à jour le monologue intérieur des protagonistes, leurs motivations profondes. Le décor de Pierre-Étienne Locas sert parfaitement la représentation. Les gradins sont installés face à face, de part et d’autre d’une plateforme surélevée, lumineuse, recouverte de sang séché, rougeoyante. Les éclairages de Martin Labrecque évoquent la ville et la forêt, nourrissent les drames et les apaisements. Les adolescents de Benoît Drouin-Germain et Sylvie De Morais sont poignants, loin de tous clichés. Dans les rôles des adultes, Stéphane Demers et Monique Spaziani sont tout aussi justes et émouvants. À l’Espace Go, jusqu’au 27 novembre. Billetterie: 514 845-4890.