Treize à table : Brève scène 2010-11-18
Scène

Treize à table : Brève scène 2010-11-18

Avouons d’emblée que la pièce est d’une rare insignifiance. Ce n’est assurément pas le vaudeville du Français Marc-Gilbert Sauvajon, Treize à table, créé en 1953, qui va nous apprendre quoi que ce soit sur la nature humaine ou la vie en société. Vous aurez été prévenus: les aventures de Madeleine et Antoine Villardier sont divertissantes, ni plus ni moins; elles n’ont pas la finesse de certaines pièces de Feydeau et n’arrivent pas à la cheville du Père Noël est une ordure. Il reste qu’on rit beaucoup en assistant au spectacle signé Alain Zouvi. La mise en scène offre un juste dosage de caricature, quelques pointes d’absurde et quelques savoureux clins d’oeil aux conventions du genre. La mécanique est efficace, le rythme, soutenu, le jeu, physique, nerveux, et la distribution est à la hauteur du défi. Sous la perruque blonde de la maîtresse de maison, une bourgeoise totalement paniquée à l’idée de recevoir, quelle malchance, 13 amis pour le réveillon de Noël, Linda Sorgini est truculente. Dans le complet du mari, apparemment imperturbable, Carl Béchard, né pour jouer ce genre de personnage, est tout simplement désopilant. Mais ce sont les rôles secondaires qui ont le plus d’éclat. Dans la robe de la maîtresse sud-américaine qu’on a lâchement abandonnée, une femme trahie, furieuse, vengeresse, un cliché sur deux pattes, Anne Casabonne est hilarante. Il en va de même pour Évelyne Rompré, irrésistiblement drôle sous les plumes de la femme trompée. La scène où, complètement avinée, elle s’effondre sur le divan en est déjà une d’anthologie. Vous aurez compris qu’il n’est jamais question que de coucheries dans cette histoire sans queue ni tête. Si bien qu’il vient un moment où ça s’épuise. On croule sous les quiproquos. Le gâteau fait 14 étages. Heureusement, c’est à ce moment-là que le rideau tombe.