Édith Patenaude / Olivier Lépine : Retour vers le futur
Édith Patenaude et Olivier Lépine figurent parmi les quelque 200 artistes de sept disciplines qui participeront à la première édition de Relève en Capitale. Côté théâtre.
Depuis 2008, Première Ovation vient en aide à la relève artistique de la capitale. L’année dernière, la dramaturge et comédienne Édith Patenaude a bénéficié de son soutien pour deux créations, Les Arbres et Barbe Bleue, qui sera reprise à l’occasion de la première édition de Relève en Capitale, un événement réunissant les meilleurs projets soutenus par cette mesure de la Ville de Québec en musique, théâtre, danse, arts littéraires, visuels, médiatiques et métiers d’art.
"Première Ovation nous permet d’essayer des choses, d’oser, d’acquérir de l’expérience, d’avoir des scénographies plus complexes, d’engager davantage de monde, de faire un théâtre plus proche de notre idéal et de meilleure qualité. Ça rend aussi possibles des projets qui n’auraient pas pu exister sinon, observe-t-elle. On sent qu’on est importants pour la Ville, qu’elle veut nous garder ici."
Quant à Olivier Lépine, qui signe la mise en scène de Barbe Bleue en plus de jouer dans Le K Buster, l’autre pièce au programme du festival, il a pu compter sur cette mesure pour la tenue des Chantiers du Carrefour. "Lors des trois premières éditions, entre 200 et 230 artistes ont participé à l’événement. Après, près de la moitié des Chantiers ont vu le jour sur des scènes de Québec ou d’ailleurs, relate-t-il. Pour moi, Première Ovation est un super tremplin."
Comme on le voit, le festival amène bien sûr à faire connaître cette initiative, mais surtout, il a l’avantage de donner une seconde vie à des productions remarquables. Le suspense Barbe Bleue pour son atmosphère inquiétante d’île isolée, son mystère en forme de casse-tête, sa mise en scène savamment orchestrée, ses effets de choeur. Le très personnel K Buster, que Raphaël Posadas a écrit en s’inspirant de sa propre expérience de la maladie et de l’histoire de Keaton, pour sa sincérité, son jeu physique aussi drôle qu’impressionnant, son inventivité ludique, sa poésie.
"Je trouve agréable qu’en quelques jours, tous les arts soient visités, que les gens puissent se promener de l’un à l’autre en achetant un passeport vraiment abordable [20 $]", commente Édith Patenaude. En espérant que l’intérêt suscité se perpétue tout au long de l’année. Car la relève le mérite bien. "Elle est très curieuse et a le désir d’aller ailleurs, dans des terrains accidentés", estime Olivier Lépine. "Autour de moi, je vois plein de gens qui sont à l’écoute de ce qu’ils ont envie de dire profondément, de façon intègre. Aussi, il y a une ouverture sur le monde et un retour à l’engagement", se réjouit Édith Patenaude.
Enfin, si Première Ovation fait admirablement son travail, Olivier Lépine note qu’il n’y a rien pour venir en aide aux artistes intermédiaires. "Pour tes deux, trois premiers projets, ça va bien. Puis, quand tu as pris ton envol, que ta ligne artistique est mieux définie, les possibilités de subventions diminuent", déplore-t-il, avant de préciser que la Ville serait déjà en train de chercher une solution à cet autre problème. À suivre…
Programmation complète sur premiereovation.com