Jean Marchand : L’humanité et un piano

Il y a près d’un an, Une musique inquiétante était présentée au Théâtre du Rideau Vert. Mettant en scène les deux comédiens Jean Marchand et Émile Proulx-Cloutier, la pièce était une adaptation francophone du texte Old Wicked Songs de Jon Marans. Ce sera maintenant au tour du public situé aux quatre coins du Québec de se régaler enfin de cette oeuvre particulière.

À ce propos, Jean Marchand, qui y interprète le rôle de Joseph Mashkan, se dit très heureux de reprendre les habits de ce personnage des plus singuliers: "Entre le moment où l’on a produit la pièce et aujourd’hui, nous avons aussi eu la chance de la jouer en anglais au Centre Segal des arts de la scène. Nous avons même remporté le prix de la meilleure production. Le fait d’avoir pu jouer le texte original nous a apporté une compréhension plus profonde du récit et nous allons maintenant encore plus loin dans notre interprétation."

Une musique inquiétante, c’est la rencontre d’un jeune soliste (Émile Proulx-Cloutier) et d’un professeur plus grand que nature. "Au point où le jeune pianiste en est dans sa vie, il doit oublier sa carrière de soliste afin d’aller à l’essence de la musique. La pièce débute sur une confrontation très violente de ces deux personnages à l’opposé. En cours de route, on découvre que chacun porte en soi un secret assez profond, qui les réunira."

Bien entendu, la musique y occupe une grande place, mais la pièce mise en scène par Martin Faucher ne s’adresse pas qu’aux mélomanes. "Les deux personnages explorent Les amours du poète de Schumann et c’est une musique d’une telle beauté et si facile d’accès qu’elle va chercher les gens très intimement. De plus, la musique est un fabuleux prétexte pour nous présenter une rencontre pédagogique qui se transforme en une rencontre humaine."

Enfin, Jean Marchand, qui en plus d’être comédien gagne aussi sa vie en tant que pianiste professionnel, voit là un rôle très significatif. "J’ai eu peur d’être identifié aux rôles de musicien et d’être sclérosé, mais cette crainte m’a maintenant quitté. C’est une chance inouïe de pouvoir jouer dans une pièce comportant des enjeux d’aussi haute altitude."

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