Hugues Hollenstein : Fleuve intranquille
Scène

Hugues Hollenstein : Fleuve intranquille

Invité par Omnibus, le Français Hugues Hollenstein crée … sous silence, une oeuvre multimédia de théâtre gestuel qui use de l’eau comme métaphore de la vie intérieure et de la transformation.

La pièce qu’Hugues Hollenstein a présentée aux Rencontres internationales du mime de Montréal en 2008 était si magistrale que Jean Asselin, le directeur artistique d’Omnibus, a donné carte blanche à ce Français d’origine suisse-allemande pour une création montréalaise. Il a choisi pour lui quatre comédiens d’ici capables d’adhérer à l’intensité du travail physique qu’il propose.

"Les mouvements corporels que je travaille sont toujours dramatiques, précise Hollenstein. Ça peut s’apparenter à de la danse, mais ça n’en est jamais parce que c’est toujours un corps qui raconte en frottement avec un autre corps. Le mouvement devient une métaphore d’une relation entre deux personnes, un mode de communication, une parole portée par le corps."

Partant de l’importance du fleuve dans la psyché québécoise, le "maître d’oeuvre" a cheminé avec l’idée de l’eau, faisant le parallèle entre les fleuves sauvages contraints par les barrages et nos vies intérieures perturbées par les rythmes et le vacarme de la société moderne. Des vies dont on peut entendre les bruissements et rugissements quand le silence se fait. D’où le titre de la pièce.

Dominés par un public placé en hauteur, Catherine De Sève, Pascal Contamine, Sacha Ouellette-Deguire et Anne Sabourin évoluent dans un flux de mouvements aquatiques filmés par Hollenstein, symbole des remous intérieurs dans lesquels il est nécessaire de plonger pour ressortir grandi, du passage obligé vers un nouvel état de conscience. Ils incarnent divers personnages dans des situations de vie juxtaposées, exposées comme dans les appartements d’un immeuble vu en coupe.

"Leur implication hallucinante nous a permis à tous de faire le passage", s’enthousiasme Hollenstein qui a bénéficié d’un total de huit semaines de travail en studio. "Tout a été écrit par eux. Ils ont fait des impros tellement formidables qu’on a gardé leurs textes tels quels. Ils ont apporté des couleurs étonnantes sur le plan du jeu, de la présence et sur le plan corporel, ils ont fait des choses extraordinaires et se sont surpris eux-mêmes."

Un projet qui stimule d’autant plus notre curiosité qu’on nous annonce aussi la présence d’un humour décalé.