Mélanie Demers : Des roses sur le fumier
Scène

Mélanie Demers : Des roses sur le fumier

Comment garder un esprit sain et le sens du bonheur tout en restant lucide sur l’état du monde? C’est une réponse à cette question que Mélanie Demers a cherchée en créant Junkyard/Paradis. Le résultat ne laissera personne indifférent.

Dévoilée l’an dernier aux célèbres Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, cette oeuvre pour cinq danseurs aux profils contrastés est une bête protéiforme qui se bat contre moult démons et parvient, en de rares occasions, à trouver le repos. L’idée de départ était de créer deux pièces et de les faire cohabiter. Mais le paradis n’a pas généré suffisamment d’images et le dépotoir l’a envahi.

"Des fois, j’aurais aimé que la pièce soit plus légère, mais c’était comme si elle nous dictait une forme de dureté, confie Mélanie Demers. Ça veut dire aussi que quand les petits moments de grâce se présentent, il faut en profiter. C’est aussi comme ça dans la vie."

Dans cette oeuvre où les artistes cherchent à faire émerger le beau du laid, on retrouve les images puissantes, un brin surréalistes, qui marquent la signature de la compagnie Mayday. Un univers tricoté serré par des danseurs-créateurs mis à contribution dès le tout premier jour en studio.

"On a tous apporté des costumes et des accessoires qui nous semblaient pertinents et on a grandi avec la scénographie, ça a vraiment donné la couleur de la pièce, commente Demers. Souvent, j’arrivais avec des scénarios très détaillés, chacun faisait sa partition et on les mettait ensemble, un peu comme un jam musical. Et puis le concepteur lumière a été souvent avec nous, ce qui est rare, et Jacques Poulin-Denis, danseur et compositeur, a fait la musique live avec nous. Dès qu’on avait une idée, il créait quelque chose. C’est un luxe et un privilège que d’avoir tout ensemble."