Paula de Vasconcelos : Corps et âmes

Entre les corps nus de l’affiche et le titre du spectacle, on comprend qu’il est question d’un couple, du corps et d’une forme de spiritualité dans cette nouvelle oeuvre signée Paula de Vasconcelos. "Le titre est venu très spontanément, commente la metteure en scène-chorégraphe. Je ne peux pas dire que je croie en Dieu, mais je pense qu’il y a quelque chose de divin dans le corps humain, que tout, dans la nature, est une manifestation de quelque chose de plus grand que nous que je n’arrive même pas à nommer. Alors "grâce à Dieu", c’est du vocabulaire issu de notre mythologie occidentale pour révérer le caractère sacré du corps et remercier la vie, tout simplement."

Si aucun scénario ni aucun texte ne donne à la pièce de caractère narratif, le thème est ancré dans différentes étapes de la vie d’un couple, incarné par deux collaborateurs de longue date: Natalie Zoey Gauld et David Rancourt. "Ils ont atteint tous les deux une maturité artistique extrêmement belle; le temps était venu de travailler plus en intimité tous les trois. Et ils sont éblouissants, s’exclame Vasconcelos. Ce sont non seulement de très bons danseurs, ils s’investissent corps et âme dans ce qu’ils font et donc, ils sont bouleversants. Il y a aussi une espèce d’affinité qui crée quelque chose d’unique entre eux."

Au fil de leur histoire, ils évoluent dans la rencontre avec des personnages incarnés par les danseurs Benjamin Kamino et Erika Morin. Pas d’acteur ni de texte (même pas projeté sur écran comme dans Boa Goa ou Demain) dans cette oeuvre pourtant présentée comme du théâtre-danse. "Je ne commence jamais par créer une partition physique ou chorégraphique dans laquelle j’inclus des moments théâtraux ou des éléments dramatiques, explique la créatrice. Il y a toujours une thématique dramatique à la base qui, au bout du compte, peut être réduite à son essence."

Nouveauté: des séquences avec des marionnettes de Marcelle Hudon et Claude Rodrigue manipulées par Paul-Antoine Taillefer, cofondateur et directeur général de Pigeons International. "Ça donne des moments de répit à David et Zoey, qui ont une partition vraiment physique, et c’est aussi une manière de nous regarder nous-mêmes, car les marionnettes nous confrontent à la fois à nos limites et à nos potentiels."