Philippe Laprise : La vie après l’humour
Avec son premier one man show intitulé Je peux maintenant mourir, l’humoriste Philippe Laprise prend d’assaut les scènes du Québec.
Difficile de ne pas trouver le gars sympathique. Affichant une certaine candeur et une bonhomie agréable, Philippe Laprise s’est fait connaître du grand public en 2009, alors qu’il remportait le prix de la révélation de l’année au Gala des Olivier. En peu de temps, on l’aura vu apparaître de nombreuses fois à la télévision, notamment grâce à sa fameuse chronique hebdomadaire de remise en santé à Un gars, le soir. "Je suis un brin fanatique des topos visuels. J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour l’humour hors norme de Jean-François Mercier et franchement, j’ai extrêmement de fun à collaborer avec lui. C’est certain qu’il faut être capable de s’adapter à son univers, mais je le fais tout en essayant de conserver mon humour grand public."
Derrière ce succès qui peut sembler spontané, il y a toutefois de nombreuses années de travail pendant lesquelles Laprise a dû se trouver une place parmi la horde bien fournie d’aspirants humoristes. "C’est rare, les gens qui sortent de l’École nationale de l’humour et qui se retrouvent partout immédiatement. Dans mon cas, ça a été un choix de vie. J’ai une famille, des enfants, et j’avais envie d’en profiter. De toute façon, c’est mieux de prendre son temps. Tu apprends le métier et c’est beaucoup plus agréable comme ça, au fond."
Ironiquement, les premières années de la vie d’humoriste ne sont pas toujours ce qu’il y a de plus drôle. Avant de s’adresser à des publics réceptifs comme ceux des galas Juste pour rire, la route des bars est parfois longue. "Quand on joue dans les bars, le monde s’attend à du stock beaucoup plus rock n’ roll. C’est un tout autre style d’humour qu’il faut adopter." D’ailleurs, c’est avec beaucoup d’empathie que Laprise en a vu certains se casser la gueule alors qu’il animait les auditions Juste pour rire. "C’est triste à voir parce que souvent, ce sont des personnes très drôles dans la vie. Plusieurs ignorent que pour qu’une joke soit drôle sur scène, ça nécessite du travail."
Laprise en sait quelque chose, car Je peux maintenant mourir, son premier spectacle solo, aura nécessité une panoplie de coupures et de modifications avant d’en arriver à ce qu’il est désormais. "Lorsque j’ai commencé à roder le show, j’avais pour deux heure et demie de numéros. Plusieurs mois après, je suis finalement arrivé au produit qui me convenait, la formule parfaite. Au final, Je peux maintenant mourir fait 45 minutes de moins qu’au début." L’humoriste aura donc dû apprendre à faire le deuil de quelques blagues appelées à mourir, elles aussi. "Des fois, y a des blagues que tu trouves vraiment très drôles à la maison, mais quand tu les fais sur scène, personne ne rit. Comme je suis du genre à laisser une longue vie à un gag, il arrive un moment où je sais que j’ai tout essayé." Une blague de plus qui rejoindra celle du "party chinois" au cimetière des jokes mortes…
À voir si vous aimez /
Mario Jean, Laurent Paquin