Le contre cabaret de Contrecoeur : Un cabaret pour Contrecoeur
On ne l’attendait pas; il arrive. Après quatre solos au succès phénoménal, le Théâtre du Faux Coffre en sort maintenant un cinquième de ses cartons: Le contre cabaret de Contrecoeur.
Après avoir vu les solos de ses acolytes au cours de l’année dernière, l’envie – et, de son propre aveu, la jalousie – s’est emparée d’Éric Laprise, alter ego de Contrecoeur. Dès le premier spectacle de Martin Giguère (Les lectures de Diogène), l’idée de tenter lui aussi l’expérience a commencé à mijoter. Le goût des planches avait parlé.
Après deux ans d’absence de nos scènes saguenéennes, le talentueux comédien se lance donc, avec fébrilité, dans cet exercice exigeant qu’est celui de tenir la scène dans un spectacle qui ressemble tout autant à l’interprète qu’au personnage. "Je ne dors plus! Je ne pense plus qu’à ça! Je n’ai jamais été aussi stressé!" s’exclame celui qui est reconnu, à la vie comme au théâtre, comme étant pourtant peu sensible au trac et à la pression.
Alors, à quoi faut-il s’attendre de Contrecoeur, du plus endormi des Clowns noirs? Surprise, dit-on… avant que de s’avancer un peu plus sur un terrain encore en pleine création.
Après le spectacle littéraire, la comédie musicale, la mise en scène d’un départ et une machine à jouer, voici le contre-cabaret!
Ce cinquième solo alliera une succession de numéros incongrus impliquant divers personnages, sautant du comique au dramatique, de la danse au mime, de la musique à une trame sonore omniprésente, des textes solides à des réflexions assurément ponctuées de "Pied de pute!" bien sentis… dans un minimalisme propre aux productions du Faux Coffre. Tout pour mettre en valeur l’habileté de l’interprète.
Avec le personnage au centre armé de son indissociable baluchon, de son penchant pour le sommeil et le laisser-aller, de la grosse caisse qui a fait la marque de la compagnie, Laprise, moins porté sur la critique sociale que les autres comme il le dit lui-même, se mesurera tout de même, en cours de représentation, à des thèmes chers au quintette: que peut-il arriver aux artistes, à la création, si ceux-ci n’obtiennent pas le soutien nécessaire et des gouvernements et de la population? L’espace de la création n’est-il pas condamné, à brève échéance, à se limiter à la seule imagination?
Pour conceptualiser ce spectacle, Éric Laprise s’est adjoint les services et les conseils de ses collègues (notamment Martin Giguère et Patrice Leblanc) maintenant rompus au genre et de quelques autres amis (dont Isabelle Boivin et Christian Ouellet). Le tout devrait avoir une durée d’environ une heure.
Enfin, il faut rappeler que ces solos ont pour objectif principal d’amasser des fonds en vue de produire un court métrage mettant en vedette la petite troupe.
À voir si vous aimez /
Les lectures de Diogène, Trac: ma vie en théâtrascope, Le conte bancaire de Piédestal