Ma Terre Happy! : Sur le divan
Musique

Ma Terre Happy! : Sur le divan

Dans Ma Terre Happy!, son nouveau solo, Bruno Coppens se fait du mauvais sang avec beaucoup d’esprit.

Depuis 2000, il se tisse une véritable histoire d’amour entre le Belge Bruno Coppens et le Québec. C’est peut-être parce qu’il y a assez peu d’humoristes dans la Belle Province pour s’intéresser à autre chose qu’aux affres de la vie de couple et aux insurmontables différences entre les hommes et les femmes.

Dans Ma Terre Happy!, un spectacle créé en Belgique en 2007 et adapté avec soin par Pierre Légaré pour le public québécois, il est question d’une foule de sujets passionnants: le conflit entre Flamands et Wallons, l’omniprésence de la langue anglaise et celle des euphémismes, le réchauffement de la planète, le sommet européen, le conflit israélo-palestinien… Des sujets graves qui sont abordés par notre homme pétri d’angoisse avec la plus grande désinvolture.

Sous prétexte de se vider le coeur dans l’oreille d’un psy, Coppens multiplie les rapprochements et les jeux de mots, échafaude des délires verbaux qui relient l’intime et le collectif de manière complètement farfelue. Il faut ajouter que les mésaventures du personnage sont souvent attendrissantes. Quand l’homme tombe dans la fosse de son souffleur (avec qui il entretient un désopilant rapport amour-haine) et réalise que tout ce qu’il a dit depuis le début de la soirée est écrit là sous ses yeux, on savoure la douce ironie de la situation.

C’est dans ces moments-là que Coppens est le plus convaincant. Quand il s’éloigne du stand-up pour investir le théâtre, qu’il quitte le plancher des vaches pour explorer des mondes imaginaires. Un univers parallèle où tous les théâtres sont reliés entre eux par un réseau souterrain et où Raymond Devos et Sol, notre Marc Favreau, se sont retrouvés et rigolent ferme.

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