Alain Dumas : Top chrono
Scène

Alain Dumas : Top chrono

Alain Dumas est un grand pressé. Déjà, à la naissance, il est arrivé prématurément. Pourtant, il lui aura fallu une dizaine d’années pour présenter son deuxième one-man-show qui, ironiquement, traite du temps.

Si Alain Dumas a attendu aussi longtemps pour remettre son chapeau d’humoriste et remonter sur les planches, c’est qu’il souhaitait, pour une fois, souffler un peu. "Je voulais prendre le temps de bâtir le show, explique celui qui en a commencé le rodage depuis un moment déjà. Le processus a été retardé, car Marina Orsini m’a demandé d’animer avec elle à la radio", raconte-t-il. La radio étant son premier amour, il n’a pu résister.

L’histoire semble se répéter, puisqu’en 1996, il avait dû délaisser le rodage de son premier spectacle d’humour lorsque Patricia Paquin l’avait approché pour coanimer l’émission Flash.

PRENDRE LE TEMPS

"J’avais le goût de faire un show à propos du temps, pour marquer le temps", souligne-t-il. Un moment qui tombe à point pour l’animateur et comédien qui franchira prochainement le cap des 50 ans, en plus de célébrer 25 années de carrière sur les ondes radiophoniques et 20 ans de participation à Opération Enfant Soleil.

Ces années passées auprès des enfants malades l’ont amené à s’arrêter, devant cette vie qui passe trop vite. "Pour eux, le temps est tellement précieux", évoque celui qui a eu envie de se pencher sur la question. "Aujourd’hui, on ne regarde que notre nombril, comme si c’était un chronomètre, et il n’y a plus que ça qui compte. Il ne faut pas oublier les autres autour de nous."

Un humour plus cérébral, donc, mais qui demeure très clown, le but premier du spectacle restant évidemment de faire rigoler la foule. Ses célèbres personnages – le mécanicien Jean-Guy Hood et le motard Rachard Charron – y contribueront certainement, de même que de nouveaux protagonistes, tous très caricaturaux. Mais sous les gags, la réflexion sera palpable. "C’est assez mâché pour que les gens comprennent."

"Je souhaite que les gens rient, mais aussi qu’ils prennent le temps de se questionner sur la vitesse de leur vie: est-ce vraiment le rythme qu’ils souhaitent ou leur est-il imposé? C’est important d’en prendre conscience, et pas seulement de le dire."

Si son spectacle était plutôt destiné à un public "corporatif", Alain Dumas s’est laissé convaincre de le présenter au grand public trifluvien. "On a beaucoup insisté à Trois-Rivières. La demande était là", se réjouit celui qui en profitera pour présenter un numéro avec un invité-surprise. "C’est un artiste qui me touche beaucoup", affirme-t-il, laissant planer le mystère.

À voir si vous aimez /
L’humour qui fait réfléchir, le style Marc Labrèche, Jean-Guy Hood et Rachard Charron