Diana Vishneva / Mariinsky (Kirov) Ballet : Citoyenne du monde

"Je ne suis pas seulement une danseuse au sein du Mariinsky, je suis d’abord et avant tout une citoyenne du monde", affirme au bout du fil la prima ballerina du légendaire Mariinsky Theatre (connu aussi sous le nom Kirov), Diana Vishneva. Au sommet de son art, la danseuse navigue dans les eaux calmes et soyeuses du succès et de la reconnaissance professionnelle: des chorégraphes tant classiques que modernes créent des oeuvres taillées sur mesure pour elle, ses fans lui vouent un culte ineffable, et le Ballet Magazine l’a nommée plus grande ballerine du monde. Darren Aronofsky, le réalisateur de Black Swan, l’avait même convoquée en audition pour prendre part à ce long métrage.

Elle a dû décliner l’offre, préférant partir en tournée au Japon avec le Kirov. "Ce film n’a rien à voir avec le ballet. Oui, il existe une certaine compétition qui entraîne de la jalousie, mais la façon dont c’est dépeint dans le film est complètement tendancieuse… Trop de sang, trop de sexe", déplore la danseuse qui a joint les rangs du Kirov à 19 ans, avant d’être nommée danseuse principale quelques mois après son arrivée dans la troupe.

Maintenant âgée de 34 ans, la femme aux cheveux d’ébène affirme vouloir se concentrer sur des rôles qui siéent parfaitement à ses mouvances artistiques. Elle cite celui de Nikiya, la tragique héroïne du ballet La Bayadère, qui constitue toujours un beau défi. "Évidemment, il existe un monde de différences entre la première fois que j’ai dansé le rôle de Nikiya il y a 10 ans et aujourd’hui. Quand je suis sur scène, le mouvement technique s’efface complètement pour faire place à un mouvement qui exprime des sentiments et des émotions. À chaque passage sur scène, ma présence scénique s’enrichit", conclut Vishneva, qui sera de retour dans la capitale nationale en mai prochain avec La La La Human Steps.

À voir si vous aimez /
La fille mal gardée et La Esmeralda de Marius Petipa, Black Swan de Darren Aronofsky