Histoires d'hommes : Portraits de femmes
Scène

Histoires d’hommes : Portraits de femmes

Histoires d’hommes, troisième trio de femmes mis en scène par Miguel Doucet, déçoit.

Après Trois histoires de mer, de Mariana de Althaus, et Je m’appelle Marilyn, de Yonnick Flot, Miguel Doucet, du Théâtre Globe Bulle Rouge, met de nouveau en scène un trio de femmes, avec Histoires d’hommes, de Xavier Durringer, un recueil d’une cinquantaine de monologues. Ces histoires d’hommes racontées par des femmes disent l’absence d’amour: soit la rencontre n’a pas lieu, soit la relation est aliénation et échoue lamentablement, ne laissant que l’amertume, la déception, le vide.

Écorchant au passage les artifices de la séduction, l’auteur français nous fait une peinture plutôt sombre des relations amoureuses. Il s’en dégage des portraits de femmes pour lesquelles il est difficile de ressentir de la sympathie ou de la compassion tant l’aigreur et la colère prédominent. Chez Durringer, la prise de parole est révolte, et frôle parfois l’invective. On peut toutefois reprocher à ce texte son manque de style: il n’est ni mordant, ni drôle, ni poétique, ni surprenant, ni déstabilisant, mais d’une écriture plutôt banale. Son intérêt réside dans la sincérité des personnages, qui racontent leur histoire sans fioriture et sans chercher à dissimuler leurs faiblesses.

Autant dire que la qualité de l’interprétation est cruciale. Si Debbie Lynch-White est plutôt convaincante, les prestations de Véronique Pascal et Pénélope Jolicoeur sont inégales. Par ailleurs, faire un tout cohérent de textes nombreux, qui vont de quelques lignes à quelques pages, pose certains défis de mise en scène. On regrettera donc le manque de parti pris clair de la part de Doucet, ses choix non porteurs de sens ou soulignant inutilement ce que les mots disent déjà, les interactions maladroites des comédiennes et le manque de fluidité dans les transitions.